Nous constatons avec regret et amertume la recrudescence de violences basées sur le genre dans le monde, en Afrique et dans notre pays. Un phénomène déplorable condamné par les lois et conventions internationales et nationales, ainsi, une campagne de 16 jours d’activisme, sous la houlette du système des Nation Unies, pour dénoncer les violences contre les filles et femmes et faire des plaidoyer pour la protection des victimes.
Ce fléau touche une part importante des couches vulnérables, et s’invite également dans le monde politique exposant, sous silence, les femmes dans ce milieu très masculin où il faut faire montre de force et où la victimisation n’a pas sa place; paraît il un monde où tous les coups sont permis.
Je vous invite à lire cet article du journal ‘Jeune Afrique ‘qui revèle un taux important de harcèlement et de violences que subissent les femmes en politique. Un résultat qui nous interpelle sur les défis que doivent surmonter les braves femmes qui sont engagées à servir leurs nations dans les plus hautes fonctions. La politique en général, avec son lot de critiques destructives, d’injures, d’humiliation, de cyberbashing , les femmes en politique doivent également faire face aux violences verbales, mentales et physiques, des propos rabaissant des hommes du milieu, qui écorchent votre amour-propre et peuvent conduire des femmes capables à abandonner leur volonté de servir la patrie.
Pendant ces 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, je voudrais attirer l’attention sur ces femmes fortes, en apparence, mais confrontées dans un silence absolu, aux violences en milieu politique. Denoncer publiquement ces actes pourrait mettre en peril la chance des femmes d’être portées sur les listes des partis politiques pour les différentes échéances, et diminuer leur capacité de mobilisation des ressources pour les différentes campagnes électorates. Ce qui justifie entre autres le taux relativement bas des femmes dans les instances politiques. Celles qui y arrivent se battent corps et âme pour ne pas être des victimes de plus, et doivent travailler quatre fois plus que les hommes pour s’imposer au sein des partis politiques où autres institutions républicaines.
J’appelle tous les acteurs étatiques et non étatiques à combattre ce fléau au niveau des partis politiques, des parlements et des institutions républicaines pour une meilleure retention et attractivité des femmes en politique. Des mécanismes de denonciations anonymes doivent être mis en place et des sanctions appropriées infligées aux coupables. Je propose la mise en place d’une cellule de soutien et d’écoute des Femmes publiques, qui pourrait garantir la confidentialité et l’anonymat des victimes pendant toute la procédure judiciaire.
La participation effective des femmes en politique et dans les instances de prises de décision n’est plus à démontrer car des exemples foisonnent de plus en plus dans le monde en général et en Afrique en particulier. Elles sont des actrices clés dans la lutte contre la pauvreté, la promotion de la bonne gouvernance, garantir l’épanouissement de nos jeunes à travers l’Education et l’instruction, et la protection des personnes vulnérables.
Encourageons les femmes à se lancer en politique, protégeons leur intégrité afin qu’elles puissent faire valoir leur leadership pour la construction et le développement de nos pays.
Honorable Zeinab Camara