Ni de cochon ni de tables des rois, juste besoin d’une goutte d’eau dans notre TTM…

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Tamba Tire-moi vers la Mort (TTM) ! Une chose dont beaucoup ont entendu parler en raison des conséquences qu’elle engendre pour celui qui la consomme sans modération. «N’abusons de rien, sauf de la modération» ! Quand le journaliste et chroniqueur Jean Dijon nous enseignait cela, lui aussi avait compris qu’il faut être modéré notamment dans nos propos.

La situation inédite et injuste de crise dont souffrent les médias guinéens, appelle plutôt à la modération et à la recherche de solution qu’à des propos choquants pouvant être récupérés par certains pour les utiliser contre des personnalités avec pour seul objectif, d’attiser le feu.

Quand le SPPG dit qu’il y a autour de cinq cents (500) emplois en train d’être anéantis, ce n’est pas faux, ce n’est pas du cinéma.  Ce sont des centaines de journalistes qui sont à la maison, espérant chaque jour pouvoir reprendre le boulot le lendemain. Notre mérite réside dans notre capacité, en tant que leaders de la presse, à pouvoir éteindre le feu et sauver notre métier. On ne peut pas se résoudre à accepter que l’exercice d’un métier soit suspendu et attende la fin d’un régime.

Quand quelqu’un vous dit que cette situation affecte dangereusement plus de dix ans d’investissements humains et financiers de certains promoteurs de radios et de télévisions privées, ce n’est pas un amusement.

Même les médias qui ne sont pas fermés en souffrent. La vérité est que nous sommes dans une situation aujourd’hui d’auto-censure. En tout cas, s’il faut dire la vérité. Nous avons tous peur d’aborder certains sujets. Et, la principale victime de cette offre médiatique fade, c’est plus de dix millions de citoyens dont l’un des premiers droits est l’accès à l’information fiable.

Nous sommes en train de passer à coté d’une occasion en or dont on pourrait profiter pour mettre nos textes législatifs au goût du jour, négocier plus de libertés dans une assemblée législative où nous avons deux représentants et plusieurs autres personnalités sensibles à la nécessité de promouvoir la liberté de la presse.

La loi sur la liberté de la presse (L02), la loi sur l’accès à l’information publique, la loi sur la Haute Autorité de la Communication (l010), le projet de convention collective, la construction d’une véritable Maison de la presse, l’opérationnalisation du Fonds d’aide au développement des médias (FADEM)…tant de défis qui nous attendent et qu’on devrait pouvoir relever au cours de cette transition afin d’offrir à la presse guinéenne un environnement plus propice à son épanouissement.

Mais en attendant, il faut faire face à l’urgence. Et ensemble, avec pragmatisme. L’urgence étant de finir la crise consécutive à l’incompréhensible retrait des agréements et licences de certains de nos médias ainsi que toutes les autres hostilités dont souffrent les journalistes dans la chaire et dans l’âme.

Il n’y a pas plus urgent que cela pour ceux qui n’envisagent pas aller ailleurs et s’obstinent à n’exercer que le journalisme, ce métier noble. Je ne dis pas les stars, je ne parle pas de ceux qui émargent à la fonction publique en tant que fonctionnaires s’il y en a encore, ni de ceux qui ont des agences de communication ou d’autres sources de revenus qu’ils font fonctionner.

Mais si nous posons la question aujourd’hui à certains reporters que je connais, qui vivaient de leur salaire de journaliste, je suis presque sûr que leur réponse serait de demander à tout le monde de baisser les armes et concentrer nos énergies sur la recherche d’une sortie de crise.  

Dans une situation comme ça, le bon sens impose à chacun de s’assurer constamment que ses propos et démarches isolées ou collectives, contribuent plutôt à la résolution de la crise qu’à mettre de l’huile sur le feu.

Personne ne doit être comparé à un cochon, personne ne devrait être touché dans son honneur. Même par des simples allusions faites.

Wassalam !

Thierno Amadou Camara

Journaliste

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