Près de 60% d’admis au BEPC cette année, est source d’une satisfaction morale chez les responsables chargés de l’éducation dans la ville de l’alumine.
A côté de cet exploit, un problème non des moindres taraude les esprits. Il s’agit des résultats de ces examens dans les sous-préfectures notamment à Banguigny, située à une cinquantaine de kilomètres du centre-ville.
Cette localité n’a présenté aucun candidat au BEPC ce, en dépit de l’existence d’infrastructures scolaires. Pire, sur un cycle complet, seulement 7 candidats ont été présentés au certificat d’études élémentaires et, comme pour démontrer les tares de l’éducation à cet endroit, aucun des candidats présentés n’a obtenu la moyenne.
Interpellé sur le fait, le sous-préfet désigne les principaux responsables de ces résultats.
» Ici à Banguigny comme vous l’avez constaté, nous n’avons pas présenté de candidats au BEPC, pas parce que nous n’avons pas d’infrastructures scolaires, mais parce que les parents et les enseignants ne jouent pas leurs rôles. Ici, les parents privilégient les travaux ménagers et champêtres. Parfois les enseignants viennent attendre toute la journée sans voir un élève. Toutes les autorités locales, le préfet, la Directrice préfectorale de l’éducation, ont tous sensibilisé les parents pour le maintien des enfants à l’école mais en vain » regrette Lancé Kourouma avant d’ajouter que les enseignants aussi ont une part de responsabilité.
» Les enseignants mutés ici n’aiment pas rester là, c’est ce qui fait que le jour où les élèves aussi décident d’aller à l’école, ils ne trouvent pas d’enseignants. Ces derniers profitent des virements de salaire pour aller faire plus d’une semaine en ville. Certains d’entre eux, ont cultivé ici et s’occupent de leurs champs » accuse-t-il.
Face à cette situation, la Direction préfectorale de l’éducation elle, reconnaît la contribution des parents à l’échec de leurs progénitures mais affirme que si les informations sur l’absence des enseignants sont remontées par le DSEE, des mesures correctives sont immédiatement prises dont le gel du salaire.
De nombreuses fois, des délégations préfectorales se sont rendues à Banguigny pour inviter les parents et les enseignants y déployés, à corriger ce problème afin de permettre aux enfants de cette localité de bénéficier d’une éducation adéquate. Ces appels semblent tomber dans de mauvaises oreilles car depuis son ouverture en 2011, le collège de Banguigny a toujours manqué d’élèves et à cette allure, c’est l’élémentaire aussi qui risque de disparaître.
Friaguinee.net