BOKE- Rénovée et mise à la disposition de l’inspection régionale de la jeunesse en 2012 à l’occasion de la célébration du 54ème anniversaire de l’accession de la Guinée à l’indépendance, la maison des jeunes de Boké est aujourd’hui dans un état pas reluisant aux yeux de la jeunesse de Kakandé.
Elle est décrite comme insalubre et victime de mauvaise gestion.
« La situation de notre maison des jeunes nous inquiète sérieusement parce que depuis un certain temps nous avons remarqué qu’elle ne bénéficie d’aucun entretien alors que chaque jour de l’argent rentre. D’abord, il peut y avoir quatre mariages le même jour, il y a trois espaces dehors, à savoir les deux terrains et la devanture du CECOJE. Chaque espace est loué à 200.000 Fg tandis que dans la grande salle on paie 250.000 fg. Quand nous les jeunes nous avons besoin de la salle pour nos activités, en fonction de nos relations avec le responsable de la maison des jeunes, on fait payer entre 300.000 et 500.000 fg. Les 500 chaises qui avaient été offertes par une société de la place, sont mises en location à raison de 1000 ou 2000 fg par chaise et quand une chaise se casse, elle n’est pas remplacée. Avec toutes ces recettes, la maison des jeunes n’est pas entretenue, elle est très sale, les ventilateurs de la grande salle sont en panne depuis longtemps et ils sont incapables de les réparer, les chambres de passage qui sont construites dans la cour, ne sont pas propres, les odeurs des toilettes sont nauséabondes. Puisque les gens ont commencé à bouder ces chambres à cause de la saleté, ils ont transformé certaines en magasin où les femmes du marché stockent leurs marchandises le soir, le matin elles paient de l’argent pour les retirer. On se demande qu’est ce qu’ils font des recettes parce que même nous les jeunes qui sommes affiliés à cette maison des jeunes, nous louons la salle et les chaises pour faire nos activités. Où va l’argent ? » se demande ce jeune appartenant à une structure de jeunesse bien connue dans la localité.
Contacté par notre rédaction, Mamadou Saliou Camara qui cumule les fonctions d’Inspecteur Régional et de Directeur Préfectoral de la jeunesse, sans donner une réponse claire sur la gestion des recettes engrangées, botte en touche ces allégations et accuse à son tour.
« On ne peut pas être à cent pour cent accepté par les jeunes. Ce qui reste clair, chez nous ici, les jeunes ont accès libre à la maison des jeunes mais il y a des gens qui sont toujours selon eux, mécontents et je ne sais pas pourquoi parce que les ventilateurs ce n’est pas nous qui les avons montés, ils ont été installés à l’occasion du 54ème anniversaire et l’installation n’a pas bien donnée. Au temps de Mohamed Said Fofana, des techniciens sont venus voir et sont tous unanimes que l’installation doit être changée. Dire que c’est sale alors que moi je suis dans la cour au moment où nous parlons, je ne vois pas cette saleté. Ce sont eux qui font des spectacles ici et nous faisons payer en fonction des activités, si ce sont des activités à but non lucratif, on cède la salle gratuitement mais si c’est pour se faire de l’argent, on demande quelque chose parce que chaque année on peint toute la maison des jeunes. Et puis je me demande quels jeunes parlent au nom de la jeunesse alors que les structures de jeunesse sont là, le CECOJE, le CAP, la Plateforme, et tous ces jeunes passent la journée dans cette cour. Donc ceux qui parlent là, parlent à leurs noms, ils ne sont peut être pas connus par la jeunesse de Boké, ils ne sont pas représentatifs. Celui qui vous a parlé, veut peut-être être Directeur de la Maison des jeunes ! » a-t-il déclaré.
« La Maison Régionale des jeunes de Boké illustre l’état de la plupart des blocs administratifs du pays. Après leur inauguration en pompe par des membres du gouvernements, ils ne bénéficient d’aucun suivi. Et, quand il s’agit d’un endroit qui peut générer des recettes, un groupe de personnes s’en accaparent au détriment de la majorité silencieuse » conclut un autre jeune très remonté.
De Boké, Aboubacar Finance Barry pour friaguinee.net
