Le 02 octobre prochain, la Guinée célébrera le 61e anniversaire de son indépendance. Depuis, aucun tournoi majeur de football n’est encore organisé dans la République fondée par Sékou Touré, ce « grand panafricaniste » qui, à l’époque, avait dit « NON » au général Charles de Gaulle le 28 septembre 1958. La première compétition majeure que le pays devrait accueillir est prévue dans un peu plus de cinq ans. La première Coupe d’Afrique des Nations en terre guinéenne initialement prévue en 2023 sera finalement organisée deux ans plus tard en 2025, en tout cas si tout se passe bien.En attendant, une autre discipline relève le défi de l’organisation d’une compétition importante dans notre pays. En effet, la Guinée accueille la 8e édition de la Mara’CAN. Le Maracana, « petit frère du football », est une discipline sportive qui est toutefois différente du « sport roi ». Ce jeu est déjà inclu dans le quotidien de certains jeunes guinéens qui le pratiquent à divers coins de rues de la capitale et à dans certains endroits de l’intérieur du pays.À la différence, celui pratiqué par les amateurs dans notre pays ne se soumet pas toujours aux règles du maracana professionnel pratiqué dans ce tournoi international. Né en Côte d’Ivoire, ce jeu que j’avais découvert à ma petite enfance n’a toujours pas su imposer ses principes sur les terrains amateurs. D’ailleurs à l’époque, nous suivions les matchs pendant les vacances dans la ville de Danané (ouest de la Côte d’Ivoire), et je me rappelle encore qu’on l’appelait Maracana brésilien. Oui, parce que nous étions éblouis par les gestes techniques et les placements tactiques digne d’une équipe brésilienne. Le redécouvrir dans mon pays est une immense joie pour moi, car je renoue à mes amours d’enfance. Le spectacle me fait oublier pour quelques instants le stressant débat sur la Constitution.Pour moi, la soirée d’hier a été moins stressante. Je me suis senti un moment dans mon enfance, les images me revenaient souvent au fur et à mesure que les matchs se succédaient. Je prenais du plaisir. L’engouement est bien morose. On comprend bien que la tenue de ce tournoi n’a pas fait suffisamment la une des médias dans notre pays. Aujourd’hui, la plupart des débats tournent autour de la question relative à la modification constitutionnelle. Les organisateurs n’ont peut-être pas eu la meilleure stratégie pour attirer plus d’attention sur cette compétition en Guinée. Même moi, je trouve mon salut dans un mail de Mondoblog qui m’énonçait la venue d’une de ses équipes à Conakry dans le cadre du MaraCAN2019. J’ai essayé de joindre quelques journalistes sportifs pour comprendre davantage. Mais à mon grand étonnement, la plupart n’était pas informée de l’organisation de cette compétition en Guinée.
Capitaine de l’équipe maraca-nier du Burkina;Mais ce qui faut saluer, c’est bien cette présence massive des autorités. Longtemps accusé d’être le ministre du football, le ministre des Sports et du Patrimoine historique, Sanoussy Bantama Sow, était présent accompagné par le ministre d’Etat au Transport Aboubacar Sylla et la ministre de la Coopération et de l’Intégration africaine, Diènè Keita, à la cérémonie décalée d’ouverture de cette compétition.Si vous êtes à Conakry, la Mara’CAN2019 se passe au vieux Stade du 28 Septembre jusqu’au 30 septembre 2019. Comme sa devise « Convivialité, Fraternité et Amitié (CFA) », j’ai fait un tour et je vous informe que toute l’Afrique de l’ouest francophone est représentée et des pays, comme la France, les Etats Unis et le Canada sont également présents. Et je trouve que s’est vraiment un véritable moyen d’intégration, au-delà du continent africain.À rappeler que la Guinée est le septième pays à accueillir cette compétion, après la Côte d’ivoire en 2018, le Burkina Faso en 2017, le Mali en 2016, le Togo en 2015, le Niger en 2014, le Bénin en 2013. La Côte d’ivoire, où est né ce sport dans le milieu estudiantin vers 1970, avait eu le privilège d’organiser la première édition en 2012, et pour la prochaine édition en 2020, les « maracaniers » se donnent rendez-vous au Canada.
Par Abdoulaye Oumou Sow, Journaliste Blogueur