Dans une conférence de presse, animée ce mardi, 08 octobre, à Conakry, les équipes de MSF basées à Conakry ont dressé un bilan sombre de la prévalence de ces maladies particulièrement le VIH/SIDA en Guinée.
Pour la coordinatrice du projet de MSF à Conakry, les équipes de MSF qui mènent depuis 2003 des projets de lutte contre le VIH dans le pays, sont chaque jour témoins des immenses difficultés et obstacles qui plongent le pays dans une situation extrêmement grave.
« Les lacunes dans la réponse au VIH sont malheureusement présentes à tous les niveaux, la chaîne d’approvisionnement en médicaments essentiels est extrêmement faible, entraînant des ruptures parfois sévères dans de nombreux centres du pays. Les tests de charge virale ne sont pas souvent disponibles et les services de prévention de la transmission de la mère à l’enfant restent un défi majeur. »
Le fait que MSF ait à traiter chaque jour des patients en stade avancé de la maladie reflète l’ampleur de ces lacunes.
« En Guinée seuls 65% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut. Beaucoup de personnes vivant avec le VIH dans le pays ne connaissent pas encore leur statut et sont en réalité à mettre sous traitement, améliorer le travail d’information, de prévention de dépistage mais aussi l’accompagnement psychosocial des personnes vivant avec le VIH s’impose urgemment » a indiqué Dr Christine Bimansha, coordinatrice du projet VIH de MSF en Guinée.
De son côté, le chef de mission de MFS basé à Conakry, Arnaud Badinier a affirmé que la Guinée à l’instar des autres pays accuse un grand retard dans la lutte contre le VIH et la tuberculose.
« La lutte contre le VIH en Guinée accuse un grand retard par rapport au reste du continent et de la région. Entre 2010 et 2016 le nombre de nouveaux cas du VIH en Guinée n’a diminué que de 5% alors que la région de l’Afrique de l’Ouest et Centrale enregistrait une baisse de 12%. Et dans le reste de l’Afrique subsaharienne la baisse était même de 26% et durant cette même période, les décès en lien avec le VIH ont augmenté de 7% en Guinée alors qu’ils ont diminué de 27%dans la région et 37% dans le reste de l’Afrique », a fait savoir Arnaud Badinier.
Les équipes de MSF rassurent que l’avenir de la Guinée dans la lutte contre le VIH dépend fortement des montants qui seront alloués cette semaine au Fonds mondial contre le SIDA.
AGP