Il n’est secret pour personne que notre pays se trouve aujourd’hui dans une situation grave. Des Guinéens sont tués à longueur de journée sans que les autorités ne soient capables de nous dire exactement qui sont les auteurs, des citoyens subissent des exactions de la part des forces de défense et de sécurité qui sont censées pourtant les protéger, des biens publics et privés sont vandalisés et incendiés, des symboles de l’État fortement touchés. Pendant ce temps, l’on assiste à une escalade verbale entre les acteurs et les messages de haine et de division sont partagés sur les réseaux sociaux. Bref, la PAIX est plus que jamais menacée en Guinée et le pays se trouve au bord de l’implosion, et même du chaos.
En cette période sensible donc de notre histoire, je voudrais particulièrement m’adresser à mes collègues journalistes. Loin de donner des leçons ou des cours à qui que ce soit, je pense qu’il est important de faire appel à notre responsabilité.
En effet, comme je le disais ci-haut, la Guinée traverse une crise sociopolitique depuis quelque temps, une situation essentiellement marquée par des violences et des attaques et contre-attaques entre acteurs politiques. Du coup, les médias sont très sollicités en ces moments par les politiques pour dérouler leur plan de communication, tant chacun essaie de faire passer sa thèse et tirer le drap de son côté. C’est justement à ce niveau que les Hommes de médias doivent davantage faire plus attention et preuve de responsabilité afin de bien se situer par rapport au débat politique et notamment sur la question de changement constitutionnel qui ne cesse de diviser la classe politique guinéenne et au-delà, les citoyens.
Les contours du journalisme responsable en ces moments de crise posent forcément la problématique de la responsabilité des médias. Ce sujet devrait d’ailleurs préoccuper les organisations professionnelles de presse (HAC, URTELGUI, AGUIPEL, AGEPI, SPPG ….)
Aujourd’hui plus qu’hier et plus que jamais, nous avons besoin d’insister sur la nécessité de jouer un rôle de médiateur dans notre pays pour éviter de tomber dans le piège des politiciens qui auront beau jeu de nous traiter en fin de compte de pyromanes. Il s’agit de sortir de l’environnement politique qui prévaut actuellement pour réaffirmer notre identité.
Nous avons besoin de réfléchir sur notre pays pour garder notre place sur l’échiquier national et nous permettre de briller de notre propre lumière.
Je voudrais donc dire qu’en période de crise notamment sociopolitique comme c’est le cas actuellement, il est du devoir de nous journalistes de traiter les informations en toute objectivité, même si les médias ont le droit d’avoir leur opinion. Aussi, la transparence et l’esprit du journalisme exigent l’exactitude, l’équilibre, et la neutralité. L’on n’a point besoin d’apprendre cela à un journaliste professionnel.
En tout état de cause, le journaliste se doit de mesurer avec responsabilité, l’impact que pourraient avoir sur le public, ses paroles, ses images, ses écrits même s’il s’agit d’éléments qu’il relaie objectivement. Faire preuve de retenue devient une valeur à cultiver en plus d’une forte dose de déontologie.
Si les écrits ou paroles peuvent provoquer de graves violences dans le pays, mettre en péril l’unité nationale, créer des entorses à la sûreté de l’Etat, à la sécurité nationale, les médias doivent s’abstenir même si les informations détenues sont vraies. Le journaliste doit donc tenter de concilier réalisme et idéalisme en optant pour la diffusion de l’information citoyenne.
Le rôle social des médias doit nous amener à rechercher la paix, la concorde, l’harmonie de la société dans laquelle nous vivons. Nous n’avons que cette GUINÉE en commun et nous devons tout faire pour ne pas qu’elle brûle.
Il est grand temps de se remettre en question.
Facely Konaté
JournalisteBien reçu. Merci beaucoup Masquer les messages précédents
Le ven. 17 janv. 2020 à 10:30, FACELY KONATE <facelykonate@gmail.com> a écrit :
De la responsabilité du journaliste en période de crise (Par Facely Konaté)
Il n’est secret pour personne que notre pays se trouve aujourd’hui dans une situation grave. Des Guinéens sont tués à longueur de journée sans que les autorités ne soient capables de nous dire exactement qui sont les auteurs, des citoyens subissent des exactions de la part des forces de défense et de sécurité qui sont censées pourtant les protéger, des biens publics et privés sont vandalisés et incendiés, des symboles de l’État fortement touchés. Pendant ce temps, l’on assiste à une escalade verbale entre les acteurs et les messages de haine et de division sont partagés sur les réseaux sociaux. Bref, la PAIX est plus que jamais menacée en Guinée et le pays se trouve au bord de l’implosion, et même du chaos.
En cette période sensible donc de notre histoire, je voudrais particulièrement m’adresser à mes collègues journalistes. Loin de donner des leçons ou des cours à qui que ce soit, je pense qu’il est important de faire appel à notre responsabilité.
En effet, comme je le disais ci-haut, la Guinée traverse une crise sociopolitique depuis quelque temps, une situation essentiellement marquée par des violences et des attaques et contre-attaques entre acteurs politiques. Du coup, les médias sont très sollicités en ces moments par les politiques pour dérouler leur plan de communication, tant chacun essaie de faire passer sa thèse et tirer le drap de son côté. C’est justement à ce niveau que les Hommes de médias doivent davantage faire plus attention et preuve de responsabilité afin de bien se situer par rapport au débat politique et notamment sur la question de changement constitutionnel qui ne cesse de diviser la classe politique guinéenne et au-delà, les citoyens.
Les contours du journalisme responsable en ces moments de crise posent forcément la problématique de la responsabilité des médias. Ce sujet devrait d’ailleurs préoccuper les organisations professionnelles de presse (HAC, URTELGUI, AGUIPEL, AGEPI, SPPG ….)
Aujourd’hui plus qu’hier et plus que jamais, nous avons besoin d’insister sur la nécessité de jouer un rôle de médiateur dans notre pays pour éviter de tomber dans le piège des politiciens qui auront beau jeu de nous traiter en fin de compte de pyromanes. Il s’agit de sortir de l’environnement politique qui prévaut actuellement pour réaffirmer notre identité.
Nous avons besoin de réfléchir sur notre pays pour garder notre place sur l’échiquier national et nous permettre de briller de notre propre lumière.
Je voudrais donc dire qu’en période de crise notamment sociopolitique comme c’est le cas actuellement, il est du devoir de nous journalistes de traiter les informations en toute objectivité, même si les médias ont le droit d’avoir leur opinion. Aussi, la transparence et l’esprit du journalisme exigent l’exactitude, l’équilibre, et la neutralité. L’on n’a point besoin d’apprendre cela à un journaliste professionnel.
En tout état de cause, le journaliste se doit de mesurer avec responsabilité, l’impact que pourraient avoir sur le public, ses paroles, ses images, ses écrits même s’il s’agit d’éléments qu’il relaie objectivement. Faire preuve de retenue devient une valeur à cultiver en plus d’une forte dose de déontologie.
Si les écrits ou paroles peuvent provoquer de graves violences dans le pays, mettre en péril l’unité nationale, créer des entorses à la sûreté de l’Etat, à la sécurité nationale, les médias doivent s’abstenir même si les informations détenues sont vraies. Le journaliste doit donc tenter de concilier réalisme et idéalisme en optant pour la diffusion de l’information citoyenne.
Le rôle social des médias doit nous amener à rechercher la paix, la concorde, l’harmonie de la société dans laquelle nous vivons. Nous n’avons que cette GUINÉE en commun et nous devons tout faire pour ne pas qu’elle brûle.
Il est grand temps de se remettre en question.
Facely Konaté
Journaliste