Fria/Couvre-feu: un agent de RUSAL sérieusement touché à l’oeil

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Le couvre-feu décrété par le chef de l’État pour freiner la propagation du Covid-19 commence à enregistrer des cas de bavures.

Dans la nuit du mercredi 22 avril, un agent de la société Rusal a failli perdre son œil après avoir été attaqué par des hommes en uniforme alors qu’il revenait de l’usine aux environs de 23 heures.

Thierno Amadou Diallo, a reçu un coup à l’oeil gauche au niveau du commissariat central de police où des agents montaient la garde.

Alité à l’hôpital Pechiney, il est revenu sur sa mésaventure au micro de notre reporter.

« Aux environs de 23 heures quand on est descendu du train, mon collègue et moi revenions de l’usine sur sa moto. Arrivé au niveau du commissariat central, des individus habillés en tenue militaire ont surgi de je ne sais où pour nous barrer la route. L’un d’eux avait quelque chose en main, dès que nous sommes arrivés à son niveau, il a lancé la chose, mon collègue qui conduisait l’a évitée, moi qui était derrière je l’ai reçu à l’oeil. J’ai crié, j’ai dit à mon ami de s’arrêter parce que mon œil est gâté. Quand il sest arrêté, ces hommes en uniforme sont venus vers nous en nous criant dessus, en nous demandant si on ne savait pas qu’il était interdit de sortir à pareille heure, on leur a dit qu’on revenait du travail, nous sommes des postés. Quand ils ont compris qu’ils m’ont fait du tort, ils ont dit qu’ils vont m’envoyer à l’hôpital, mon collègue leur a dit qu’il faut que leur hiérarchie soit informée » a expliqué la victime.

Témoin de la scène, Souleymane Diallo a indiqué qu’il a fallu son insistance pour que les responsables de l’usine et les responsables de la sécurité soient informés.

« Quand ils ont compris ce qu’ils ont fait, ils ont demandé à l’envoyer à l’hôpital, je leur ai dit non, il faut que nos chefs et leurs chefs soient au courant parce que ce n’est pas ce qui leur a été dit. Ceux qui nous ont attaqués sont des militaires, lorsque les gendarmes et les policiers sont venus sur les lieux, ils se sont dits étonnés de voir les militaires érigés un barrage au niveau du commissariat sans qu’ils ne sachent alors qu’ils doivent travailler ensemble. Nous aussi nos patrons ont été informés, ils se sont retrouvés, ils ont envoyé mon collègue à l’hôpital, les responsables des militaires ont promis de prendre ses frais médicaux en charge. Ils nous ont demandé de nous calmer sinon on voulait aller réveiller Madame le Préfet pour lui dire ce qui se passe » a-t-il ajouté.

Effectivement, les autorités préfectorales et communales ont été informées. Lors de la réunion du comité chargé de la riposte contre le Covid-19 qui s’est tenue le jeudi à la préfecture, le problème a été évoqué. Les agents eux, accusent les victimes d’indiscipline mais leur présentent tout de même des excuses et promettent de ne plus agir ainsi à l’égard des travailleurs de l’usine.

« C’est lorsque le commandant est descendu du camion pour aller voir le commissaire que les agents qui étaient au bord de la route ont commis ce dérapage dû à l’indiscipline de ceux qui étaient sur la moto. Nous présentons nos excuses et promettons que cela ne va plus se répéter. Nous sommes là pour la population, les travailleurs de l’usine on les connait bien, nous ne sortons pas pour faire du mal aux gens même si nous nous sommes tout le temps agressés dans les quartiers. Le malade est à notre disposition, nous prenons entièrement ses soins en charge. Son œil n’est pas menacé, sa blessure se situe au niveau de la paupière inférieure  » a indiqué le commandant adjoint.

Cependant, le malade et sa famille déclarent n’avoir reçu aucune attention de la part de la hiérarchie militaire depuis le lendemain de son admission à l’hôpital.

Laouratou Soumah pour friaguinee.net

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