Déclenchée le 12 février 2018 par Aboubacar Soumah, la grève des enseignants a complètement paralysé le système éducatif guinéen.
Pour trouver une solution idoine à cette crise, le président de la République a reçu le dissident syndicaliste hier mardi 27 février 2018 au palais de la colombe.
Au sortir de deux heures d’échanges, Aboubacar Soumah a annoncé le maintien de la grève jusqu’à la satisfaction des deux premiers points de la revendication qui, selon lui, ne sont pas négociables.
Dans la cité de l’alumine, cette actualité chauffe les lèvres ce mercredi matin. Pour certains citoyens, c’est un grand pas qui vient d’être franchi. C’est le cas de Ibrahima Barry qui se félicite de la reconnaissance d’Aboubacar Soumah.
« Moi je trouve cette rencontre très salutaire parce que pour moi c’est d’abord une manière de reconnaitre la force syndicale de Soumah et ensuite résoudre le problème qui sévit au sein du SLECG. A partir de là, on sait que Soumah est le principal interlocuteur avec qui des négociations vont démarrer dès aujourd’hui » s’est-il réjoui.
« Cette rencontre a permis de faire bouger les choses, elle a permis au chef de l’Etat de comprendre ce qui se passe réellement. J’ai l’espoir qu’il va accorder les 40% aux enseignants parce que lui-même il a dit que des gens ont menti sur Soumah et qu’il a compris » espère Kadiatou Soumah.
Contrairement aux premiers intervenants, d’autres citoyens ne sont pas satisfaits de cette rencontre. Fodé Soumah s’attendait à un autre résultat.
« J’attendais plus de cette rencontre parce que ça fait trois semaines que les enfants ne vont pas à l’école. Ils devaient quand même trouver un consensus pour que les cours reprennent en attendant que les négociations se fassent. Mais si après la rencontre avec le président, la grève continue, c’est que cette rencontre n’a pas apporté ce qu’on voulait » a-t-il regretté.
« Tout le monde sait que c’est Aboubacar Soumah qui est écouté par les enseignants, avant de l’inviter à Sékhoutouréya, le président devait déjà avoir une solution à lui proposer , mais ils se sont vus et la grève continue, ce n’était même pas la peine de se voir dans ce cas » estime Ousmane Camara.
Pour le moment, les élèves guinéens doivent rester à la maison en attendant la fin des négociations dont nulle ne peut imaginer la suite quand on sait combien de fois Aboubacar Soumah est déterminé à ne pas accepter de négociations sur les deux premiers points de revendication, notamment le déblocage de son salaire et le rétablissement du point d’indice équivaut à 40%.
Oumou Hawa Kanté
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