Plusieurs jeunes activistes sont descendus ce matin occuper le rond-point Tinkisso dans la commune urbaine de Labé pour réclamer la fin de la grève qui paralyse le secteur de l’enseignement. Les manifestants y ont improvisé une salle de classe pendant des heures. Cette stratégie d’occuper l’une des plus grandes artères de la cité de Karamoko Alpha Mo Labé était une manière de dénoncer la fermeture prolongée des écoles en Guinée.
Malgré la faible mobilisation du côté de la population, les jeunes au nombre d’une trentaine, munis d’un tableau ont réussi à paralyser pendant des heures la circulation pour se faire entendre. Sur les objectifs de la mobilisation, Habib Baldé, un des manifestants, explique : « Depuis plus d’un mois, les enfants sont à la maison. Il y a des parents qui ont payé la totalité des frais de scolarité de leurs enfants. Nous sommes venus dénoncer cette situation en venant dans les rues avec des enfants. Nous avons installé un tableau pour les enseigner. Si les enfants ne vont pas à l’école, nous allons prendre la responsabilité de les enseigner même si c’est dans les rues », a-t-il laissé entendre.
De passage, Souleymane Pounthioun Diallo, enseignant, propose aux jeunes de communiquer davantage pour fédérer autour de leur idéal les populations de Labé en général et les parents d’élèves en particulier. « Je suggère qu’à Labé si l’on compte faire un mouvement que l’on aille vers le gouvernorat et que Sadou Keita soit un enseignant qui dispense les cours aux enfants. Que le préfet Elhadj Safioulaye Bah accepte de dispenser des cours à la préfecture. Je me demande comment laisser les autres instances fonctionner alors que quelque part (un auteur secteur) ne fonctionne pas. C’est un crime contre nos pauvres enfants », a-t-il estimé.
Les organisateurs promettent de maintenir la pression jusqu’à l’ouverture des classes tout en réitérant le caractère citoyen de leur démarche. Ils excluent toutes violences et s’engagent à sensibiliser les différentes couches pour une rapide ouverture des classes fermées depuis le 12 février 2018. « Nous lançons un appel solennel à tous les citoyens de Labé, à tous les parents d’élèves, de prendre leur responsabilité en osant réclamer leur droit. Le droit à l’éducation, nous devons le réclamer à nos gouvernants », a conclu un des organisateurs.
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