LâOrganisation internationale du travail (OIT) a proclamĂ© en 2002 le 12 juin de chaque annĂ©e JournĂ©e mondiale contre le travail des enfants!
Cette journĂ©e mĂ©rite une attention particuliĂšre et une considĂ©ration soutenue en ce sens qu’elle permet Ă chaque pays d’Ă©valuer annuellement les efforts et les activitĂ©s menĂ©s pour Ă©radiquer cet ignoble flĂ©au. Elle devrait ĂȘtre l’occasion pour les gouvernements de repenser les stratĂ©gies adĂ©quates et de prendre des actions concrĂštes pour mettre fin Ă cette catastrophe humaine!
En dĂ©pit de l’importance liĂ©e Ă cette journĂ©e particuliĂšre et malgrĂ© la montĂ©e inquiĂ©tante de l’exploitation des enfants dans notre pays, force est de constater que cette journĂ©e est passĂ©e dans un silence incomprĂ©hensible!
Et pourtant, il n’est un secret pour personne que des milliers d’enfants guinĂ©ens sont encore astreints au travail, privĂ©s des attributs de leur enfance, spoliĂ©s de leur potentiel et dĂ©pouillĂ©s de leur dignitĂ©. Par ailleurs, leur scolaritĂ©, leur santĂ© et leur dĂ©veloppement physique et mental sont complĂštement compromis !
Ă date, l’OIT estime Ă environ 152 millions, le nombre d’enfants exploitĂ©s et asservis par des individus insolents et des compagnies cupides Ă travers le monde!
Aussi, il est pitoyable de constater que la moitiĂ© de ces enfants nĂ©gligĂ©s et assujettis vivent en Afrique, soit environ 72 millions d’enfants africains!
Et pourtant, depuis 29 ans prĂ©cisĂ©ment le 16 juin 1991, lâUnion africaine (UA) a dĂ©crĂ©tĂ© une journĂ©e dĂ©diĂ©e Ă l’enfant africain !!
Autrement dit, l’UA a devancĂ© lâOrganisation internationale du travail (OIT), dâenviron dix ans, par rapport Ă la promotion et Ă la protection des droits des enfants !!
QuâĂ cela ne tienne, il faut oser le dire, haut et fort : la mise en Ćuvre de lâaspiration de l’UA relative Ă l’Ă©radication du travail de l’enfant africain laisse Ă dĂ©sirer.
Pour le cas spĂ©cifique de notre cher pays, il faut avoir le courage et l’honnĂȘtetĂ© intellectuelle et morale d’admettre qu’il y a des milliers de nos enfants qui sont sauvagement exploitĂ©s et mĂ©chamment utilisĂ©s dans les mines, l’agriculture, le commerce, la mendicitĂ©, la domestication et les conflits politiques et sociaux !!
Ce sombre tableau prouve qu’il ne suffit point de dĂ©crĂ©ter des mois ou de proclamer des journĂ©es pour la promotion et la protection de l’enfant africain en gĂ©nĂ©ral et l’enfant guinĂ©en en particulier, alors qu’au mĂȘme moment les pouvoirs publics Ă travers le continent abandonnent les enfants Ă leur triste sort en les laissant dans les mains de celles et ceux qui les exploitent quotidiennement sans que ces derniers ne soient inquiĂ©tĂ©s ou punis !
La formulation des politiques nationales de l’enfance et des codes juridiques de l’enfant, n’a, en rĂ©alitĂ©, aucun sens logique, lorsque ces documents restent couchĂ©s dans les archives des dĂ©partements en charge de la promotion de l’enfance !
Ces documents n’ont aucune valeur considĂ©rable lorsque les pouvoirs publics ne rĂ©agissent pas face Ă l’exploitation horrible des milliers dâenfants par les individus et les compagnies dans les activitĂ©s dangereuses et trĂšs nuisibles Ă leur vie, Ă leur dĂ©veloppement et Ă leur santĂ© !
Oui, la crĂ©ation de dĂ©partements et dâagences pour la promotion de l’enfance n’a pas sa raison dâĂȘtre dans un contexte oĂč les pouvoirs publics lĂąchent des milliers dâenfants impuissants face Ă ceux qui les accaparent et les mercantilisent !
Tenir de beaux discours et organiser de grands sĂ©minaires et confĂ©rences sur la promotion et la protection des droits des enfants ne revĂȘtent aucune espĂšce d’importance lorsque les pouvoirs publics dĂ©missionnent de leur devoir rĂ©galien, qui est la protection des enfants contre celles et ceux qui s’enrichissent Ă travers leur exploitation !
Les lĂ©gislations et les lois bien rĂ©digĂ©es n’ont aucun sens rĂ©el, lorsque les pouvoirs publics se contentent de les faire adopter par les parlements, sans qu’ils fassent le minimum d’efforts pour les appliquer strictement !
Si lâUnion africaine a choisi le thĂšme ââLâaccĂšs Ă un systĂšme de justice adaptĂ© aux enfants en Afrique ââ pour la cĂ©lĂ©bration de journĂ©e de l’enfant africain de cette annĂ©e, mais force est de reconnaĂźtre que les pouvoirs publics Ă travers le continent devraient mettre tout leur poids dans les efforts dâĂ©radication dĂ©finitive de toute forme d’abus et d’exploitation des enfants, que ça soit par les parents dĂ©missionnaires ou par les individus insolents ou par les compagnies irresponsables.
Les pouvoirs publics devraient rĂ©agir contre toute forme d’abus et d’exploitation comme un crime ou un dĂ©lit contre lesquels des sanctions pĂ©nales trĂšs sĂ©vĂšres devraient sâappliquer sans dĂ©lai ni compromission !!
Ă l’Ă©vidence, si les pouvoirs publics dĂ©ploient les forces de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense pour traquer les malfrats et les gangsters dans la citĂ©, ces mĂȘmes pouvoirs devraient dĂ©pĂȘcher ces forces rĂ©galiennes pour rĂ©primer les exploiteurs et les abuseurs des enfants Ă travers le pays notamment dans les zones miniĂšres, dans les foyers, dans les rues et dans les champs !
Logiquement, il ne devrait y avoir aucune différence ou distinction entre les deux crimes et leurs auteurs !
Dâautant que tous les deux crimes sont condamnĂ©s par les mĂȘmes lĂ©gislations et les mĂȘmes lois !
Par consĂ©quent, aucune discrimination ne devrait ĂȘtre accordĂ©e Ă l’un d’entre eux, les malfrats et les exploiteurs!!
En attendant l’application stricte les contenus des textes de lois relatives aux droits des enfants, il va falloir que les bonnes volontĂ©s dĂ©fenseurs des droits enfants au sein de la sociĂ©tĂ© civile crĂ©ent des plates-formes et des organisations non gouvernementales (ONGs), afin de formuler et de porter des plaintes devant les juridictions compĂ©tentes contre les individus et les compagnies qui exploitent et abusent des enfants.
Ces plates-formes et ONGs pourraient ĂȘtre, de nos jours, les alternatives les plus viables pour la mobilisation de toutes les forces conscientes et nĂ©cessaires, en vue de sauver nos enfants affligĂ©s par les ennemis de la nation !
Ăvidemment, les structures rĂ©gionales et internationales devraient accompagner ces plateformes engagĂ©es dans la lutte contre le travail et l’asservissement des enfants !
Lâespoir, tout l’espoir est permis de voir incessamment la naissance de ces plates-formes porteuses de solutions Ă court terme, afin d’Ă©radiquer ce flĂ©au qui compromet lâavenir de toute une nation.
Puisse le Tout Puissant venir au secours de nos enfants asservis et exploités !!
Professeur Koutoubou Moustapha SANO
PhD in Laws,., .