Dans une déclaration rendue publique ce samedi, la plateforme des enseignants des écoles privées de Guinée, a annoncé son adhésion au Syndicat National de l’Éducation (SNE) avant d’égrener un chapelet de 14 revendications pour l’amélioration de leurs conditions de vie.
Ci-dessous la déclaration de la PEEPG
A cette occasion solennelle qui nous permet d’exposer les problèmes auxquels les enseignants des écoles privées sont confrontés, la plateforme des enseignants des écoles privées de Guinée (PEEPG) commence par saluer et remercier tous les journalistes ici présents pour leur disponibilité habituelle. Nos salutations et remerciements vont également à l’endroit du Syndicat National de l’Education (SNE) pour sa stratégie de responsabilité sociale et son soutien inconditionnel aux actions de notre structure.
Suite à l’avènement du COVID-19 dans notre pays, les autorités ont pris des mesures sanitaires pour éviter la propagation du virus parmi lesquelles figure la fermeture des classes. Dès lors, les enseignants des écoles privées exerçant dans un domaine laissé pour compte, continuent à souffrir par manque de salaire depuis trois mois.
Pire, l’omission dont les enseignants des écoles privées ont fait objet dans le plan de riposte économique et social décliné par le Premier ministre chef du gouvernement est l’expression du mépris de l’Etat à l’endroit du secteur de l’éducation en général et en particulier de l’enseignement privé.
En effet, l’autorisation de la réouverture des classes d’examens prévue pour le lundi 29 juin 2020 par le Président de la République dans son adresse à la nation du lundi 15 juin 2020, a suscité des inquiétudes au sein de notre corporation par rapport à la réouverture partielle des classes.
La plateforme des enseignants des écoles privées de Guinée malgré les différentes démarches et actions menées auprès des autorités scolaires et étatiques pour répondre à nos exigences et demandes, constate avec regret l’indifférence de celles-ci face à notre situation dramatique, pitoyable et pathétique voire invivable.
Ainsi, la plateforme invite l’Etat à faire face urgemment aux conditions de vie exécrables des enseignants du secteur privé qui sont aujourd’hui amenés à faire des activités indignes d’eux.
Aussi, au-delà de l’urgence, nous demandons à l’Etat ce qui suit :
- l’application des textes règlementaires du secteur de l’enseignement privé ;
- L’octroi des subventions aux écoles privées ;
- La mise en place d’un comité chargé de recrutement et d’affectations dans les écoles privées ;
- La réhabilitation de la direction nationale des écoles privées ;
- Le reversement des enseignants de qualité de l’enseignement privé dans les effectifs de la fonction publique ;
- La création d’un cadre de concertation permanente entre tous les acteurs du système éducatif privé ;
- L’élaboration des contrats écrits (CDD, CDI) dument signés avant l’ouverture des classes et prenant en charge les jours fériés déclarés chômés et payés, les congés, les jours de grèves conformément aux articles222 et suivants et à l’article 242 alinéa 12 du code de travail guinéen ;
- L’obtention du statut de permanent pour tout enseignant ayant exercé pendant 2 ans au sein d’un établissement scolaire, ceci conformément à l’article 122 alinéa 3 du code de travail ;
- La prise en charge sanitaire des enseignants à travers la mise place du comité sécurité et santé dans toutes les écoles conformément à l’article 231 alinéa 2du code de travail ;
- Immatriculation à la caisse Nationale de Sécurité Sociale des Enseignants des établissements privés ;
- Le payement de toutes les indemnités, des primes, des heures supplémentaires,… conformément à l’article 241 alinéa 2 et suivants ;
- L’émission des bulletins de paye+ conformément à l’article 242 alinéa 6 ;
- Le virement bancaire des salaires des enseignants du secteur privé.
- La participation des enseignants du privé aux différentes formations de renforcement des capacités initiées par l’Etat à travers le MENA ;
Pour ce faire, nous invitons l’Etat à créer un cadre de concertation qui réunira tous les acteurs pour faire les états généraux de l’enseignement privé.
Par ailleurs, la Plateforme des enseignants des écoles privées de Guinée, soucieuse de l’avenir des apprenants, consciente des conditions de vie difficile des enseignants, animée de la volonté de l’épanouissement de ce secteur, exhorte les fondateurs à engager des négociations avec leurs partenaires que nous sommes pour une sortie de crise honorable. Car, aucune partie n’a intérêt à ce qu’il ait des perturbations des cours qui mettent en jeu l’avenir des élèves.
En fin, nous réitérons notre volonté sincère de collaboration avec le Syndicat National de l’Education dans le but de relever tous les défis qui assaillent notre profession.
Vive l’école Guinéenne !
Vive la PEEPG !
Vive la République !
Conakry, 20 juin 2020