Comme partout en Guinée, plusieurs femmes de la préfecture de Fria se livrent à plusieurs activités commerciales. Ces femmes vont dans les marchés hebdomadaires environnants ou dans la capitale Conakry pour acheter et vendre des produits agricoles ou manufacturés.
Cette activité jadis pratiquée par les femmes non scolarisées, de nos jours, il n’est pas rare de voir celles diplômées l’exercer.
Kadiatou Bah, une mère de famille titulaire d’une licence et propriétaire d’une boutique de vente de produits cosmétiques au marché centrale de Fria, s’est lancée dans le commerce pour plusieurs raisons.
« Quand j’ai fini mes études, j’ai fait des stages dans plusieurs entreprises qui ne m’ont pas retenu, je n’ai pas trouvé un mari d’abord qui peut m’aider, j’ai décidé de me lancer dans le commerce. J’ai dit à mon frère qui est en Angola de m’envoyer de l’agent, il m’a envoyé 5 millions. J’ai payé la location de la boutique, je suis allée à Conakry pour les achats. Au début la boutique n’était pas pleine, mais aujourd’hui elle est pleine et la valeur des produits est estimée à près de 15 millions en quatre ans » a –t-elle expliqué.
Mariama Youla elle, a très tôt abandonné l’école à cause du mariage forcé. Pour la maintenir dans ce foyer qu’elle n’aimait pas au départ, son époux lui a offert un fonds de commerce. Elle a alors commencé à se rendre dans les marchés hebdomadaires.
« Moi je n’ai pas pu étudier parce qu’à l’âge de 17 ans, quand je faisais la 7ème année, mes parents m’ont marié à un homme que je n’aimais pas. Tout le temps je provoquais mon mari pour le pousser à se séparer de moi mais étant très malin, il m’a dit de me calmer, il va me trouver quelque chose à faire. Il m’a remis 500 milles, je suis allé à Fatala j’ai acheté du riz du pays. Ça fait maintenant 10 ans que je suis dans ce commerce, et maintenant en plus du riz du pays, je vends des sacs d’arachide et de l’huile de palme. Depuis que mon mari a arrêté de travailler à l’usine en 2012, je soutiens mes trois enfants et lui grâce à ce commerce » souligne-t-elle.
Comme ses collègues, M’Mahawa Soumah a vite compris qu’il fallait prendre son destin en main.
« Comme je n’avais aucun soutien, mes parents sont pauvres, j’ai commencé à faire la cuisine pour une famille qui me payait 50 milles gnf par mois. Quand j’ai eu 200 milles d’économie, j’ai arrêté ce boulot pour faire le commerce. Je suis allée dans le marché, jai pris des friperies avec des dames, j’ai envoyé dans le quartier, ça vite marché et petit à petit moi aussi j’ai commencé à aller à Conakry prendre des ballons. Grace à ce commerce, je subviens à mes besoins ».
Malgré les difficultés qu’elles rencontrent, ces femmes ne comptent pas lâcher cette noble activité.
« Il y a beaucoup de difficultés dans le commerce. Parfois on perd mais ça ne nous décourage pas. Celles qui vont dans les marchés hebdomadaires sont traitées de tous les noms, c’est fatigant et stressant. Mais dans la vie quand tu te fixes un objectif, les difficultés deviennent des atouts. En tout cas on n’est là » a ajouté M’Mahawa Soumah.
La contribution de ces femmes commerçantes étant indispensable aux économies de la préfecture, les soutenir stimulerait le commerce préfectoral.
Djénabou Diallo
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