Dans son communiquĂ© numĂ©ro 5, le Mouvement du 5 Juin â Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP)- doit avoir appris âavec Ă©tonnementâ les conclusions du Sommet extraordinaire de la ConfĂ©rence des Chef dâEtat et de Gouvernement de la CommunautĂ© Ă©conomique des Etats de lâAfrique de lâOuest (CEDEAO) tenu le 27 juillet 2020, lesquelles conclusions, Ă lâinstar des propositions de la mission conduite sur le terrain par lâancien prĂ©sident nigĂ©rian, Goodluck Jonathan, continue de ramener la crise sociopolitique au Mali Ă un simple contentieux Ă©lectoral du deuxiĂšme tour du scrutin lĂ©gislatif.
Aussi, Ă©numĂšre le M5-RFP sous la banniĂšre de lâimam Mahmoud Dicko, les dĂ©cisions «instamment» prises par le Sommet rĂ©itĂšrent aussi «la dĂ©mission immĂ©diate des 31 dĂ©putĂ©s contestĂ©s, la recomposition rapide de la Cour Constitutionnelle, la mise en place rapide dâun Gouvernement dâunion nationale, ainsi que la mise en place rapide dâune commission dâenquĂȘte» pour situer les responsabilitĂ©s des cas de dĂ©cĂšs lors des manifestations, de blessĂ©s et destructions des biens, et la mise en place dâun ComitĂ© de Suivi de toutes les mesures prises.
Par ailleurs, le Sommet a cru bon dâinsister sur la mise en place par la CEDEAO « dâun rĂ©gime de sanctions contre ceux qui poseront des actes contraires au processus de normalisation de cette crise », affirme Ibrahim Ikassa Maiga, un des porte-parole du M5-RFP.
En fait, aux yeux du M5-RFP, les dĂ©cisions du Sommet des Chefs dâEtat de la CEDEAO reposent sur des âapproximations trĂšs improbablesâ telles que la dĂ©mission hypothĂ©tique de dĂ©putĂ©s dont lâĂ©lection est contestĂ©e, lâinjonction faite au prĂ©sient Ibrahim Boubacar KeĂŻta dâuser de pouvoirs exceptionnels constitutionnels pour une reconstitution au forceps de la Cour constitutionnelle, la composition partielle dâun gouvernement, etc. âLe M5-RFP constate, avec regret, que les conclusions du Sommet des Chefs dâEtat ne tiennent pas compte de la profondeur et de la gravitĂ© de la crise sociopolitique qui hypothĂšque lâavenir du Mali, ne correspondent aucunement aux attentes et aspirations du Peuple malien et surtout violent les lois et la Constitution du Mali que respectent le Mouvementâ.
Aux yeux du mouvement de contestation, les chefs dâEtat de la CEDEAO nâont quâun objectif: protĂ©ger le prĂ©sident IBK au risque de valider la thĂšse du syndicat de chefs dâEtat affublĂ© Ă lâorganisation. âPourtant, les consĂ©quences catastrophiques de la mauvaise gouvernance de M. Ibrahim Boubacar Keita, les violations rĂ©currentes de la Constitution de son fait et sous son magistĂšre, la confiscation des principes rĂ©publicains garantissant lâalternance dĂ©mocratique, jurent avec la protection dont ses pairs semblent le couvrir, en mĂ©connaissance totale de lâarticle 32 du Protocole A/SP1/12/01 de la CEDEAO sur la dĂ©mocratie et la bonne gouvernance disposant que : «les Etats membres conviennent de ce que la bonne gouvernance (âŠ) est essentielle pour la prĂ©servation de la justice sociale, la prĂ©vention des conflits, la sauvegarde de la stabilitĂ© politique et de la paix et le renforcement de la dĂ©mocratie». A dĂ©faut, une gamme de sanctions prĂ©vues aux articles 44 et suivants dudit Protocole frapperait lâEtat contrevenant.
Toute fois, la CEDEAO reste convaincue et se dit procĂ©der Ă un examen minutieux de la situation au Mali: âNous avons procĂ©dĂ© Ă un examen minutieux de la situation dans ce pays frĂšre et nous avons convenu dâappeler solennellement Ă tous les Maliens, dans leur diversitĂ©, Ă un Sursaut pour protĂ©ger leur pays des pĂ©rils graves auxquels, il se trouve exposĂ© aujourdâhui. Nous les avons en particulier engagĂ©s Ă Ă©viter les violences et Ă privilĂ©gier le dialogueâ, exige la CEDEAO dans sa dĂ©claration finale dâhier lors du sommet extraordinaire en visioconfĂ©rence.
Le M5-RFP rĂ©itĂšre son exigence dâactions judiciaires y compris devant la Cour pĂ©nale internationale (CPI) contre les auteurs, commanditaires et complices des tueries et exactions commises contre les manifestants aux mains nues par les Forces spĂ©ciales antiterroristes (FORSAT), tant Ă Sikasso quâĂ Bamako, dans les rues, domiciles et lieux de culte, et exige la libĂ©ration de lâHonorable SoumaĂŻla CissĂ©, Chef de file de lâopposition, enlevĂ© par un groupe terroriste depuis la fin mars, Ă la veille des lĂ©gislatives.
Notons que le comitĂ© exĂ©cutif du M5-RFP affirme que le âPeuple malien demeurera mobilisĂ© et dĂ©terminĂ© pour la mise en Ćuvre de son droit constitutionnel Ă la dĂ©sobĂ©issance civile, sur lâensemble du territoire national et dans la Diaspora, jusquâĂ lâaboutissement de son combat patriotique pour la restauration dâun Mali dĂ©mocratique, rĂ©publicain et laĂŻc, dotĂ© dâune gouvernance responsable et vertueuseâ, a-t-il conclu.
Avec FinancialAfrik