Fils de Teninké Mamadi et Hadja Kaman Cissoko, Papa Kouyaté est né en 1950 à Mamou et devient l’homonymie de son Grand-père Fatiah ( premiere sourate du Saint Coran).
Né le Rythme dans la peau, il fait ses études primaires à Mamou, ville carrefour.
Atteint par le virus de la musique il ne trouvera aucune peine à intégrer au sein des orchestres Bafing Jazz de Mamou, apres un apprentissage avec » La gazelle » tumbiste titulaire dudit orchestre suivi d’un bref passage dans le Téné Jazz de Dalaba.
Avant de rejoindre sa mère qui gérait la toute première pharmacie de Dubreka, Papa Kouyaté, parrainé par son oncle, feu Sekou Cissoko est engagé comme mécanicien auto dans la famille Sylla au quartier Mafanco dans la banlieue de Conakry.
Suivra son intégration par les soins de feu Alkhaly Mohamed Keita au sein du Soumba Jazz de Dubreka.
Après une brillante prestation de Papa Kouyaté alors percussionniste du Bafing Jazz de Mamou lors de la Quinzaine Artistique Nationale de 1966 à Conakry, le Maestro Kèlètigui Traoré est séduit et sollicite aupres des autorités en charge de la Culture son recrutement au sein de l’orchestre de la Paillote.
Cumulativement à ses fonctions de percussionniste de talents dans l’orchestre national Keletigui et ses Tambourinis, il fonde le 11 mai 1973, l’Orchestre Galaxie « Sextet Camayenne » avec Justin Morel Junior, Jean Baptiste Williams, Ange Miguel, Bossely Keita, Salia et Mamadouba Camara « MC » (une grande première) dans le paysage musical de la Guinée. Ce groupe de jeunes élèves et étudiants s’appellera en 1975, Camayenne Sofa.
Au sein de cet orchestre, Papa Kouyaté devient un précurseur de la mise en exergue de la batterie dans la pratique musicale.
Au milieu des années 1970, sur instructions du Camarade Président Ahmed Sekou Touré, Papa Kouyaté est invité à accompagner puis intégrer le Quintette Miriam Makeba. Précédé de ses talents de percussionniste hors pair, il sera de tous les rendez-vous internationaux de « Mama Africa » jusqu’au rappel à Dieu de la grande combattante de la lutte anti aparteid.
En compagnie de Mamadou Antonio Souaré, Papa Kouyaté seront du cercle restreint qui assistera aux cérémonies funéraires de l’illustre regrettée Miriam Makeba décédée le 9 Novembre 2008.
Toujours dans le feu de l’action culturelle, la Guinée doit au bouillant Papa Kouyaté « Le fou du ryhme » , la création des groupes « Djagba Beat », » Les Sorciers de Papa Kouyaté » et « Kèlèti International » entre autres.
Sur le plan des collaborations, il a souvent accompagné et apporté sa précieuse touche musicale aux orchestres Syli Authentique, Bembeya Jazz National et les Héritiers de Sory Kandia.
Boncana Maiga et une kirielle d’arrangeurs de renoms ont sollicité ses services dans les studios d’ici et d’ailleurs. À ce titre, il figure sur un grand nombre d’albums musicaux comme « Kouyaté & Kouyaté », « Lancey », « Kassé Mady » j’en oublie…
Atterré par la triste nouvelle de sa disparition survenue le lundi 10 août 2020 à son domicile au crépuscule, je m’incline devant la mémoire de très cher regretté Papa Kouyaté qui nous a mis les pieds à l’étrier.
Il est à rappeler que de tous les membres de la famille biologique (tous fonctionnaires de l’administration) seul Papa Fathia Kouyaté a embrassé et brillé de mille feux dans la carrière musicale.
Adieu notre Chef d’orchestre.
Reposes en Paix, l’artiste du peuple.
Jean Baptiste Williams. Jeannot Williams. Direction Nationale Culture.