Située à sept kilomètres du centre-ville, l’université de KINDIA autrefois appelée Centre universitaire de Kindia reçoit chaque année des milliers de jeunes étudiants venus des quatre coins de la Guinée pour y poursuivre leurs études dans l’une des treize filières que compte ce centre.
Cette année, ils sont plus de huit mille étudiants repartis dans les filières suivantes : lettres modernes, histoire, géographie , sociologie ,anglais, philosophie, sciences du langage, chimie , physique, mathématiques, administrations des affaires, sciences économiques et sciences comptables. Cependant les conditions de vie de ces étudiants ne sont pas reluisantes notamment sur le plan du logement, de la nourriture , de l’accès aux documents et aux bourses.
Pour se loger, ils sont obligés de se tourner vers des maisons de location commune dont les prix ne sont pas abordables : « Depuis que je suis à Kindia, j’habite dans une petite chambre avec deux autres amis, on nous fait payer 70000 gnf par mois, une somme que nous gagnons difficilement parce que nos bourses sont insuffisantes » s’est lamenté Youssouf Cissé, étudiant en licence 3 administration des affaires.
Même son de cloche d’ Hélène Bangoura, fraichement orientée en Administration des affaires : « Quand nous sommes arrivés, nous avons faits plusieurs jours sans trouver une maison à louer. On était dispersé entre chez nos parents et nos amis » a-t-elle déclaré.
A ce problème de logement vient s’ajouter celui des ressources documentaires qui ne s’obtiennent pas gratuitement, les brochures coutent chères alors que les bourses ne sont pas perçues que trois fois par an à savoir Janvier, Mars et Juin.
L’insuffisance et le retard des bourses poussent certains étudiant(e)s à se tourner vers des petits boulots (commerce, restauration, coiffure) qui, au lieu de leur permettre de se prendre en charge, les détournent de l’objectif pour lequel ils sont présents dans la ville des agrumes : « Après l’école je vais au marché pour vendre des produits cosmétiques. Quelques fois j’envoie ces produits à l’école pour que certains amis achètent, c’est à travers ça que je paie mon transport, mon logement et mes brochures » a témoigné Nana Camara.
Abdourahmane Diallo quant à lui, ayant déjà exercé le métier de coiffeur dans sa ville d’origine a ouvert une baraque qu’il a transformé en salon de coiffure pour lui aussi subvenir à ses besoins.
A cause de cette précarité, d’autres filles plus oisives comptent sur les hommes nantis pour prendre en charge leur cycle universitaire.
Une bonne condition de vie estudiantine étant indispensable pour améliorer les résultats des étudiants, l’Etat est dans l’obligation de mobiliser et mettre à leur disposition les moyens nécessaires pour que les étudiants se consacrent à leurs études et réussissent.
De Kindia Fatoumata Camara pour Friaguinee.net
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