Violences à l’égard des femmes : 10 manières d’agir pour y mettre fin

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La pandémie de violence à l’égard des femmes n’est pas nouvelle. Avant même que l’épidémie de COVID-19 ne nous frappe, 243 millions de femmes et de filles avaient été maltraitées par leur compagnon au cours de l’année passée à travers le monde. La pandémie de COVID-19 a exacerbé la violence, alors même que les services de soutien s’essoufflaient et que l’accès à l’aide devenait plus difficile.

Alors que nous célébrons la campagne annuelle des 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre (du 25 novembre au 10 décembre), ONU Femmes s’associe aux survivantes, aux activistes, aux décideurs, au système des Nations Unies et aux personnes de tous horizons, afin d’attirer l’attention sur les besoins de financement, de services essentiels, de prévention et de données nécessaires pour parvenir à des réponses plus réfléchies.

Mettre fin à la violence à l’égard des femmes est l’affaire de toutes et tous.

Voici exactement dix manières de changer les choses, en toute sécurité et avec l’impact voulu.

1. Écoutez et croyez les survivantes

Lorsqu’une femme raconte ce qu’il lui est arrivé, elle fait un premier pas pour briser le cycle de la violence. C’est à nous toutes et tous de lui donner l’espace sûr dont elle a besoin pour parler et se faire entendre.

Il est important de se rappeler que lorsque l’on discute de cas de violence sexuelle, la sobriété, les vêtements et la sexualité d’une survivante n’ont aucune pertinence. L’agresseur est l’unique cause de l’agression et doit assumer seul la responsabilité qui lui incombe. Coupez court aux discours blâmant les survivantes et rejetez l’idée selon laquelle il revient aux femmes d’éviter des situations qui pourraient être considérées comme « dangereuses » selon les normes traditionnelles.

Les survivantes d’actes de violence s’expriment plus que jamais, et chacun a un rôle à jouer pour s’assurer que justice soit faite.

Ne dites pas : « Pourquoi n’est-elle pas partie ? »

Dites plutôt : « Nous vous comprenons. Nous vous croyons. Nous sommes à vos côtés. »

2. Montrez la voie à la génération qui vient et inspirez-vous de ses idées

Les exemples que nous donnons aux jeunes générations modèlent leur façon de penser en matière de genre, de respect et de droits de l’homme. Engagez la conversation sur les rôles sexospécifiques tôt et remettez en question les spécificités et les caractéristiques traditionnelles attribuées aux hommes et aux femmes. Mettez en avant les stéréotypes que les enfants rencontrent continuellement, que ce soit dans les médias, dans la rue ou à l’école, et faites-leur savoir qu’il est normal d’être différent. Favorisez une culture d’acceptation.

Discutez du consentement, de l’autonomie corporelle et de la responsabilisation des garçons et des filles, et écoutez aussi ce qu’ils ont à dire sur leur expérience du monde. En tenant les jeunes défenseurs informés et en les éduquant sur les droits des femmes, nous pouvons construire un avenir meilleur pour toutes et tous.

3. Plaidez pour des réponses et des services adaptés

Les services destinés aux survivantes sont des services essentiels. Cela signifie que les refuges, les numéros d’urgence, les aides psychologiques ainsi que tous les services de soutien aux survivantes de violences basées sur le genre doivent être disponibles pour les personnes dans le besoin, même pendant la pandémie de coronavirus.

Chaque année, la campagne des 16 Jours d’activisme incite à mener une action concertée au niveau mondial pour mettre fin à toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles. Cette année, les Nations Unies, de concert avec nos partenaires, exhortent à l’entreprise de quatre actions cruciales, que résume le thème de notre campagne 2020 : FINANCEZ, INTERVENEZ, PRÉVENEZ, COLLECTEZ.

Joignez-vous à nous pour demander aux gouvernements de combler les lacunes de financement afin de lutter contre la violence à l’égard des femmes et des filles, de veiller à ce que les services essentiels pour les survivantes de violence soient maintenus pendant cette crise, de mettre en œuvre des mesures de prévention et d’investir dans la collecte des données nécessaires à l’adaptation et d’améliorer les services vitaux pour les femmes et les filles.

4. Comprenez le consentement

Librement donné, le consentement enthousiaste est obligatoire, à chaque fois.

Plutôt que d’attendre un « non », assurez-vous qu’il y a un « oui » actif de la part de toutes les parties concernées. Adoptez le consentement enthousiaste dans votre vie et parlez-en.

Les expressions comme « elle l’a cherché » ou « les garçons seront toujours des garçons » tentent de créer la confusion autour de la question du consentement sexuel, en rejetant la faute sur les survivantes et en permettant aux agresseurs de se justifier.

Même si les personnes qui utilisent ces expressions peuvent avoir une compréhension floue de ce qu’est le consentement, la définition est limpide. Quand il s’agit du consentement, il n’y a aucune ambiguïté.

5. Apprenez à lire les signes d’abus et découvrez comment vous pouvez aider

Il existe de nombreuses formes d’abus et toutes peuvent avoir de graves effets sur les plans physique et émotionnel. Si vous vous inquiétez pour une amie susceptible d’être victime de violences ou de se sentir en danger avec quelqu’un, réfléchissez à ces signes et découvrez comment l’aider à trouver un refuge et un soutien.

Si vous pensez que quelqu’un vous maltraite, vous pouvez obtenir de l’aide. Vous n’êtes pas seule. Si vous souhaitez parler à un avocat qualifié par l’intermédiaire d’un numéro d’urgence, nous avons compilé cette liste de ressources à travers le monde.

6. Engagez la conversation

La violence à l’égard des femmes et des filles est une violation des droits humains qui se perpétue depuis des décennies. Elle est omniprésente, mais pas inévitable, à moins que l’on ne garde le silence.

Affichez votre solidarité avec les survivantes ainsi que votre position dans la lutte pour les droits des femmes en orangeant votre profil sur les réseaux sociaux pendant les 16 Jours d’activisme — vous pouvez télécharger des bannières à utiliser sur Facebook et Twitter ici.

Sur Instagram, vous pouvez utiliser le filtre facial d’ONU Femmes pour montrer que vous prenez des mesures pour mettre fin à la violence basée sur le genre. Vous pouvez aussi identifier un(e) ami(e) pour encourager votre communauté à en faire de même.

Utilisez les hashtags #Orangezlemonde, #16Jours et #GénérationÉgalité pour démarrer vos propres échanges sur la violence basée sur le genre, ou pour partager des éléments de notre kit pour les réseaux sociaux avec des messages et des visuels en anglais, en français, en espagnol, en russe, en arabe et en chinois, disponibles ici.

7. Opposez-vous à la culture du viol

La culture du viol est l’environnement social qui permet de normaliser et de justifier la violence sexuelle, alimenté par les inégalités et les attitudes persistantes en matière de genre et de sexualité. La première étape du démantèlement de la culture du viol consiste à lui donner un nom.

Chaque jour, nous avons l’occasion d’examiner nos comportements et nos croyances et d’identifier des préjugés qui permettent à la culture du viol de perdurer. Pensez à la façon dont vous définissez la masculinité et la féminité, et à la manière dont vos propres préjugés et stéréotypes vous influencent.

Qu’il s’agisse de notre attitude face aux identités de genre ou des politiques que nous soutenons dans nos communautés, nous pouvons toutes et tous agir contre la culture du viol.

8. Financez les organisations de femmes

Faites un don aux organisations locales qui autonomisent les femmes, font entendre leur voix, aident les survivantes et favorisent l’acceptation de toutes les identités sexuelles et sexualités.

ONU Femmes travaille avec des organisations de femmes partout dans le monde pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes, aider les survivantes et garantir l’égalité des droits pour les femmes et les filles partout dans le monde. Faites un don dès maintenant à https://donate.unwomen.org/fr

9. Tenez-vous mutuellement responsables

La violence peut prendre de nombreuses formes et inclut le harcèlement sexuel sur le lieu de travail et dans l’espace public. Prenez position en la décriant lorsque vous la voyez : les sifflements, les commentaires sexuels inappropriés et les blagues sexistes ne sont jamais acceptables. Créez un environnement plus sûr pour tout le monde en appelant vos pairs à réfléchir à leur propre comportement et en n’hésitant pas à intervenir lorsque quelqu’un dépasse les limites, ou en demandant de l’aide à autrui si vous ne vous sentez pas en sécurité.

Comme toujours, soyez à l’écoute des victimes et assurez-vous qu’elles reçoivent le soutien dont elles ont besoin.

10. Connaissez les données et demandez-en davantage

Pour lutter efficacement contre la violence basée sur le genre, nous devons comprendre l’étendue du problème.

La collecte de données pertinentes est essentielle à la mise en œuvre de mesures de prévention efficaces et à la mise en place d’un soutien approprié pour les victimes.

Alors que l’épidémie de COVID-19 s’est accompagnée d’une hausse subite de la violence basée sur le genre, celle-ci a plus que jamais révélé au grand jour les lacunes en matière de collecte des données sensibles au genre. Demandez à votre gouvernement d’investir dans la collecte des données sur la violence sexospécifique.

Découvrez sur https://data.unwomen.org/ comment ONU Femmes contribue à faire évoluer de façon radicale la manière dont les statistiques sur le genre sont utilisées, générées et promues.

Source: ONU Femmes

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