Le PrĂ©sident de lâUFR estime que la GuinĂ©e est totalement en panne, la situation politique est totalement bloquĂ©e. Câest pour cette raison quâil demande un dialogue politique afin de sortir de cette situation de blocage et que les partis politiques jouent leur rĂŽle dans un pays dĂ©mocratique.
Mais du cĂŽtĂ© du pouvoir, on estime tout marche parfaitement; il nâexiste aucune crise politique, la GuinĂ©e est entrĂ©e de plein pied dans la 4Ăšme RĂ©publique, il nây a donc aucune impasse, aucun blocage, aucune crise. Le pouvoir semble savourer actuellement sa victoire et dâestime visiblement en position de force. Câest Ă peine sâil ne baigne pas dans une sorte de triomphalisme.
Avec des positions aussi diamétralement opposées, existe-t-il une véritable possibilité de dialogue ?
LâexpĂ©rience a montrĂ© quâen GuinĂ©e tous les dialogues politiques ont Ă©tĂ© lancĂ©s Ă la suite de manifestations violentes, dans le but de calmer le jeu. Aujourdâhui, la donne semble avoir radicalement changĂ©. Le pouvoir a presque toutes les cartes en main. DĂšs lors, il y a trĂšs peu de chance quâil entende lâappel au dialogue venant des acteurs de lâopposition.
GĂ©nĂ©ralement, on va Ă un dialogue quand on dispose dâune certaine marge de manĆuvre, quand on a quelques moyens de pression sur lâadversaire, quand on a quelque chose Ă lui proposer en contrepartie de ce quâil offre. Rien de tout cela nâexiste aujourdâhui: les manifestations de rue sont violemment rĂ©primĂ©es, des militants et responsables politiques sont arrĂȘtĂ©s et jetĂ©s en prison, le siĂšge dâun parti politique est fermĂ©, des leaders politiques sont empĂȘchĂ©s de sortir du pays, tout cela, sans aucune autorisation judiciaire. Lâopposition, la vraie, nâa quâun seul choix Ă faire: soit, elle baisse les bras, se plie Ă la nouvelle situation et on continue, soit elle se rĂ©organise et adapte sa stratĂ©gie Ă celle-ci.
Avec lelynx.net