Réélu en octobre 2020, Alpha Condé pourra miser sur les richesses minières pour redresser l’économie guinéenne.
Alpha Condé débute son nouveau mandat au sortir d’une année électorale difficile et agitée, marquée par des heurts meurtriers entre manifestants et forces de l’ordre, et alors que la confiance du peuple envers les institutions s’est érodée. Si le scrutin d’octobre a suscité de – timides – critiques de la part de ses partenaires occidentaux, le président Condé peut toutefois compter sur le soutien d’autres partenaires, comme la Chine, la Russie, la Turquie ou les Émirats.
Sur le plan économique, la Guinée n’échappe pas à la mauvaise conjoncture liée à la pandémie de Covid-19 et qui touche durement tout le continent.
Simandou, le plus grand projet minier depuis l’indépendance
Le FMI, qui avait prévu une croissance du pays de 5,8 % pour 2020, a revu ses estimations à la baisse, à 1,4 %. La Guinée a subi de plein fouet le fort ralentissement de l’activité économique chinoise, son principal marché d’exportations, et a souffert d’une diminution de ses exportations minières et de ses recettes fiscales, avec une contraction de la production minière de 5 % en glissement annuel pour le premier trimestre de 2020.
Avec près de 6 millions de tonnes d’exportations de bauxite sur l’année et un peu plus de 1,2 million de tonnes d’or, le pays tire en effet une grande partie de ses revenus de l’exploitation minière. Le FMI a toutefois décaissé 148 millions de dollars afin d’aider le pays à faire face à la crise, et la croissance réelle pourrait rebondir à 6,6 % en 2021.
Le pays mise notamment sur le développement de sa gigantesque réserve de minerai de fer du mont Simandou, le plus grand projet d’exploitation minière industrielle guinéenne depuis l’indépendance.
Nouvelle aérogare à Conakry-Gbessia
Les gisements seront exploités par le consortium sino-singapouro-guinéen SMB-Winning, qui comprend la Société minière de Boké (SMB), la compagnie maritime basée à Singapour Winning Shipping, et des intérêts du gouvernement guinéen. La première production commerciale est prévue pour 2026.
Le projet signé, avec le consortium SMB-Winning, prévoit également la construction d’une voie ferrée de plus de 650 km reliant la région forestière jusqu’à la côte, ainsi qu’un port en eau profonde situé à Matakang. Une manne estimée à 15,5 milliards de dollars sur vingt-cinq ans.
Autre projet d’envergure : la nouvelle aérogare de l’aéroport international Conakry-Gbessia, qui sera trois fois plus grande que l’actuelle. Cet aéroport, dont la première pierre a été posée en octobre 2020, pourrait avoir une capacité de 1 million de passagers par an et sera développé par le groupe français ADP, qui a signé une concession de vingt-cinq ans.
Avec Jeune Afrique