L’institut supérieur des sciences de Guinée, sise à Lambanyi dans la commune Ratoma à Conakry, est un établissement public à caractère scientifique et professionnel né de l’ancienne Ecole Normale Supérieure de Manéah/Coyah créée en 1979 avec pour mission la formation des professeurs d’enseignement secondaire scientifiquement qualifiés et professionnellement compétents. Le 2 octobre 2003, l’ISSEG a été délocalisé de Manéah à Conakry Lambanyi dans les locaux construits et équipés par l’Union Européenne.
Cette année, les encadreurs dudit institut ont annoncé que les étudiants sortant de l’ISSEG seront désormais soumis aux épreuves de soutenance.
Selon le directeur général adjoint chargé de la formation, cette décision vient du comité national de réflexion sur l’éducation nationale.
« Vu que la majorité des enseignants n’ont aucune formation, la commission de réflexion sur l’éducation nationale a proposé que les sortants de l’ISSEG soient directement employés, sans passer par un concours, parce qu’ils sont formés dans une institution spécialisée. Mais face à cette exigence, en retour, nous devons produire des enseignants capables » a déclaré Dr Moussa Camara.
Cependant la nouvelle est mal accueillie par bon nombre d’étudiants. Ils estiment que le moment est mal choisi.
« Nous n’avons pas été informés à temps alors que nous avons beaucoup d’autres choses à faire telles que la présentation de nos rapports de stage, des cours à valider, s’ils nous avaient prévenus depuis l’ouverture, on se serait bien préparé pour ça. Maintenant qu’ils nous ont surpris, ça ne va pas etre facie » fustige Fatoumata Bah, étudiante.
A cela vient s’ajouter la demande de dépôt des thèmes de mémoires que Dr Camara explique en ces termes :
« Ce n’est pas obligatoire qu’ils déposent les thèmes, nous avons exigé ça pour les aider, les orienter vers des professeurs qui peuvent les soutenir, mais s’ils estiment qu’ils sont suffisamment bien outillés, ils peuvent se débrouiller parce que c’est le LMD. Le LMD donne assez de souplesse au système pour que l’étudiant puisse être autonome, l’essentiel c’est de venir à la soutenance avec un sujet bien traité » a-t-il précisé.
Ces derniers temps, le président ne cesse de dénoncer le bas niveau des enseignants guinéens, c’est dans le but d’améliorer le niveau des futurs enseignants que le comité de réflexion sur l’éducation nationale a fait cette proposition. Ainsi les meilleurs seront directement engagés à la fonction publique sans passer par un concours.
Nènè Aissatou Baldé