Un raisonnement économique qui consiste à justifier une augmentation du prix du carburant à la pompe par une comparaison absolue des prix avec d’autres pays, est non seulement dénué de sens mais relève de la mauvaise foi.
En effet, ce 28 mars 2021 à Fria, Alpha Condé déclare ceci : “Les prix grimpent partout…Le litre est vendu à 13.000 GNF au Sénégal ; en Côte d’Ivoire à 14.000 GNF. Nous ici, nous sommes à 9 000 GNF’’. fin de citation.
Et pourtant depuis plusieurs années l’État Guinéen empoche des marges considérables sur chaque litre de carburant vendu (environ
2 744 GNF/litre d’essence, soit 30,49% du prix). Donc une grande partie du prix à la pompe est composée de taxes diverses. Mieux, en matière d’ajustement de prix, la flexibilité veut dire la possibilité de variation dans les deux sens : à la hausse et à la baisse. Ce qui, dans notre cas, disqualifie les arguments basés sur le prix du baril sur le marché international.
Étant donné que le payement des impôts et taxes doit avoir comme contrepartie un service public de qualité (santé, éducation, justice, infrastructures, sécurité, hygiène, etc.), quelles sont les améliorations constatées au niveau d’un seul de ces différents secteurs ? Alors le manque de fourniture du service public, de transparence dans la gestion et de redevabilité des gouvernants, est assimilable à de l’escroquerie et du vol vis-à-vis des populations.
D’ailleurs pourquoi nos dirigeants n’ont-ils jamais ce minimum d’honnêteté pour comparer les statistiques de la Guinée à celles des pays de la sous-région en matière d’emplois, de salaire minimum, de pouvoir d’achat, de revenu par habitant, d’indice de croissance, de couverture santé etc. ? Pourquoi se servent-ils toujours du levier fiscal pour arnaquer la population en lui faisant payer la facture de l’échec de leur gouvernance et leur soif du pouvoir ? Si le régime n’a plus de crédibilité, et le gouvernement n’a ni les moyens ni une marge de manœuvre auprès des partenaires au développement, à qui la faute ?
J’espère au moins que les soutiens officiels et déguisés du troisième mandat démoniaque, ne seront pas concernés par la misère générale qui se dessine. Qu’ils soient neutres aussi face aux conséquences de la dictature pour ne pas ressentir la cherté de la vie.
En tout cas nous tenons précieusement à la tranquillité de nos oreilles car désormais nul ne peut jouer l’étonné pour nous distraire.
Aliou BAH
MoDeL