Au Sénégal, la nouvelle demande de permission déposée par la défense de Hissène Habré le 29 mars a été refusée dimanche 18 avril. L’ancien président tchadien a été condamné en 2016 à perpétuité par une juridiction africaine pour crimes contre l’humanité lors de ses années au pouvoir de 1982 à 1990. Depuis sa condamnation, il purge sa peine dans la prison Cap Manuel de Dakar. Il avait déjà bénéficié en avril 2020 d’une sortie de prison de 60 jours, accordée par la justice sénégalaise en raison de la pandémie de Covid-19 et ce malgré l’indignation du collectif des victimes de son régime.
Les avocats de Hissène Habré avaient demandé une nouvelle permission motivée par l’« état de santé » de l’ancien dirigeant tchadien, âgé de 79 ans.
Une demande refusée par le juge d’application des peines à Dakar. «Le raisonnement tenu pour refuser la permission est que la question de la santé est du ressort de la direction de l’administration pénitentiaire», indiquent ses avocats par voie de communiqué. Ces derniers relèvent pourtant que sa première permission en avril 2020 avait été accordée «par le même juge» étant donné sa vulnérabilité au coronavirus. Ils dénoncent alors une «règle de droit (..) à géométrie variable».
«Ce n’est que justice», a déclaré de son côté Kaltouma Deffalah, victime du régime de Hissène Habré qui a réagi dans un communiqué de Human Rights Watch. «L’homme qui m’a réduite en esclavage doit purger sa peine conformément à la loi», affirme cette hôtesse de l’air, qui demande à ce que soient versées les indemnités ordonnées par le tribunal.
RFI