Peu de temps après avoir quitté la piste au décollage de l’aéroport José-Martí à La Havane, avant le premier virage, le Boeing 737 assurant le vol Cubana de Aviacíon CU 972 s’est écrasé vendredi. L’avion a pris feu. À droite de l’extrémité de la piste, la colonne de fumée était visible depuis le terminal 1 de l’aéroport international. Au moment de l’accident, les conditions météorologiques étaient bonnes avec un vent variable faible et quelques cumulus à basse altitude.
Ce vol CU 972 à destination de Holguín, une ville de 350 000 habitants dans l’est de Cuba, transportait 104 passagers, selon le ministère cubain des Transports, et six membres d’équipage, de nationalité mexicaine. Cinq passagers étaient de nationalité étrangère, les autres étant des Cubains.
Conséquence de l’embargo
L’avion, un Boeing 737-200, immatriculé XA-UHZ selon les autorités locales, âgé de 39 ans, n’appartenait pas à Cubana de Aviacíon : il était affrété avec équipage à la compagnie charter mexicaine Global Air Damojh, qui possède deux autres vieux Boeing 737. Cubana de Aviacíon, selon le droit aérien international, doit assumer la responsabilité civile de ce vol CU 972. La compagnie aérienne cubaine loue des avions pour exploiter ses vols après avoir immobilisé sa flotte d’Antonov An-158 au début de l’année, faute d’obtenir des pièces de rechange. Bloquée par l’embargo, la compagnie nationale cubaine peine à trouver des avions de ligne, car elle ne peut commander directement ni chez Boeing ni chez Airbus, qui fait appel à de nombreux équipements américains, dont les moteurs. Ainsi, les vols vers Paris sont assurés en Iliouchine 96, un quadriréacteur de l’ère soviétique qui répond néanmoins tant bien que mal aux normes occidentales de certification. Autrefois, deux DC 10 de la compagnie française AOM étaient loués par Cubana de Aviacíon pour assurer les vols de La Havane vers l’Europe.
Le dernier crash survenu à Cuba date d’avril 2017, lorsqu’un avion de transport des forces armées, de fabrication russe, s’était écrasé avec huit hommes à bord dans une région montagneuse de l’ouest du pays. En 2010, un ATR-72 de la compagnie cubaine Aerocaribbean reliant Santiago à La Havane s’était écrasé dans le centre de l’île, provoquant la mort de 68 personnes, dont 28 étrangers.
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