Le football étant le sport roi à cause de sa popularité, la passion qu’il suscite a fait de lui une des plus grandes industries financières au monde. Cela se traduit par les chiffres d’affaires de ses institutions de gestion, les budgets des clubs et le niveau des salaires.
Au regard de la masse d’argent en jeu et la notoriété qu’il confère à des personnes de différents profils, tout porte à croire que ce secteur d’investissement est un terrain idéal de blanchiment d’argent. Cela veut dire qu’y investir peut garantir une couverture juridique et sociale (il est difficile de s’en prendre à un magnat du foot), une image angélique aux yeux des fans et même une ascension politique pour certains nouveaux riches dont la fortune est difficilement justifiable par leurs activités officielles.
Dans les années 90, des footballeurs célèbres dont Diego Maradona avaient attiré l’attention de l’opinion publique sur la mafia qui gère le foot mondial, les enjeux politiques et financiers, l’opacité des paris sportifs, la corruption dans la signature des contrats publicitaires, l’achat des votes lors des congrès électifs, le favoritisme etc.
Pour contrer ces vérités, les parrains organisés en réseaux ont utilisé la puissance des médias pour ternir leur image et discréditer leurs propos en les traitant d’anarchistes ou d’antisystème. Il a fallu l’attribution de la coupe du monde 2022 au Qatar pour que les series de révélations scandaleuses leur donnent raison.
En fait, les intérêts des puissants étant devenus trop divergents et menacés, il était nécessaire pour eux de faire tomber le “système” et réinventer un autre qui s’adapte mieux aux nouveaux enjeux. C’est ainsi que le processus de révélations et sanctions a été enclenché à travers des journalistes et des juges préparés pour l’éventualité. Alors le monde découvre avec stupéfaction l’ampleur de la boîte à pandore.
Les conséquences immédiates ne pouvaient donc être que la chute des puissants maîtres du football mondial dont entre autres Joseph Blatter, Michel Platini, Issa Hayatou pour ne citer que quelques “dinosaures”. Et aussi, de grands championnats nationaux qui étaient financés quasiment par l’argent de la mafia, ont été dévoilés. C’est le cas du Calcio Italien qui a failli disparaître à cause des multiples scandales.
C’est pourquoi nous devons faire très attention pour éviter que notre passion, le football, soit prise en otage par des réseaux politico-mafieux dont les membres se prennent pour des saints alors qu’ils peuvent être en réalité des “vampires” sans état d’âme.
Aliou BAH
Citoyen passionné de foot