Selon le ministère de l’Intérieur, des incidents et échauffourées entre communautés ont éclaté dans l’après-midi de mercredi dans plusieurs quartiers d’Abidjan, entre Ivoiriens et ressortissants nigériens. Selon le ministre, Vagondo Diomondé, tout serait parti d’une « fake news ».
Courses-poursuites, jets de pierres, molestages… Selon le ministère de l’Intérieur, des échauffourées entre Ivoiriens et ressortissants nigériens ont éclaté mercredi dans les quartiers d’Abobo, Anyama, Yopougon et Angré à Abidjan. Le ministère de l’Intérieur a fait état de « dix blessés, douze interpellés, six véhicules calcinés et une douzaine de magasins pillés ». Une autre source, au sein de la police, n’était pas en mesure de confirmer ce bilan ce jeudi matin.
Selon le ministre de l’Intérieur Vagondo Diomondé, ces incidents ont été déclenchés par une vidéo dont l’interprétation a été influencée par des commentaires fallacieux. Cette vidéo, qui a beaucoup circulé, montre des individus frapper des hommes immobilisés au sol, quasiment nus et les poings liés, sous l’œil passif de soldats en armes. Ils ont été présentés sur les réseaux sociaux comme des Nigériens attaquant des migrants Ivoiriens. En réalité, il s’agit d’images tournées au Nigeria il y a deux ans qui, selon un quotidien ivoirien, montrent « des éléments de la secte Boko Haram interpellés par les militaires de l’opération Safe Heaven ».
« Le pays a retrouvé la paix », a assuré Vagondo Diomondé, qui s’est exprimé mercredi sur le plateau du 20h de la télévision nationale. « Nous seront intransigeants avec tous les fauteurs de troubles qui s’illustreront de ces manières-là pour mettre en mal la cohésion sociale », a-t-il dit.
Le ministre nigérien des Affaires étrangères a réagi hier de son côté. Il a fait part de la compassion de son gouvernement pour les victimes nigériennes de ce qu’il a qualifié de « malentendu ». Il a salué les mesures prises par le gouvernement ivoirien en vue de calmer la situation, mais a annoncé l’envoi sur place d’une délégation chargée d’évaluer la situation.
« Immédiatement, le président de la République, à partir de Bruxelles, a pris la décision d’envoyer le ministre de l’Intérieur et le ministre délégué aux Affaires étrangères en Côte d’Ivoire pour pouvoir exprimer la solidarité du peuple et du gouvernement nigériens mais aussi évaluer la situation sur place », a dit Hassoumi Massoudou.
Est-ce un signe d’une inquiétude persistante ? Le chef de la diplomatie nigérienne a assuré qu’ils continuent de suivre « la situation d’heure en heure ».
Parmi les observateurs, de nombreuses questions se posent autour de ces manipulations d’informations pour comprendre qui les orchestre et qui aurait intérêt à créer des dissensions entre étrangers et Ivoiriens en Côte d’Ivoire.
RFI