Acquitté par la CPI, il est toujours sous le coup d’une condamnation à 20 ans de prison et à 329 milliards de francs CFA d’amende (environ 500 millions d’euros), dans l’affaire dite du « casse de la BCEAO ». Les autres condamnés dans cette affaire ont bénéficié d’une amnistie qu’ils espèrent voir étendue à Laurent Gbagbo.
Du verdict rendu le 18 janvier 2018 par la Cour suprême d’Abidjan, pas un jour de prison n’a été effectué, pas un franc versé.
Laissés libres à l’issue du procès, le dernier Premier ministre de Laurent Gbagbo, Gilbert Aké N’Gbo, et son ministre des Finances Désiré Diallo, ont bénéficié sept mois plus tard de l’ordonnance d’amnistie prise par Alassane Ouattara en faveur de plus de 800 acteurs de la crise post-électorale. Même chose pour le quatrième condamné, Justin Koné Katinan, ex-ministre du Budget, alors en exil au Ghana.
Sont alors spécifiquement exclus de l’amnistie présidentielle les militaires et les membres de groupes armés emprisonnés pour crimes de sang, et les personnes «en procès devant une juridiction pénale internationale», au premier chef, donc, Laurent Gbagbo.
Celui-ci acquitté par la CPI, ses proches estiment que l’ancien président tombe désormais dans le «périmètre» de l’amnistie. Ils espèrent une «résolution politique» mais assurent que ce n’est pas un «préalable» au retour de l’ancien président.
« Le pouvoir prendrait un acte courageux en étendant l’amnistie» souligne maître Mathurin Dirabo, qui fut le défenseur des quatre hommes lors du procès.
Du côté du Mouvement ivoirien des droits de l’homme, qui s’était opposé à cette ordonnance, Drissa Bamba juge la condamnation «toujours valable» mais il ne croit pas que le gouvernement la fera exécuter.
RFI