35 cadavres ont été repêchés et 68 migrants ont été secourus au large du sud de la Tunisie, a annoncé dimanche le ministère de l’Intérieur.
Dans la nuit de samedi à dimanche, une embarcation de migrants a été repérée alors qu’elle était « sur le point de couler », au large des côtes du gouvernorat de Sfax, avait indiqué plus tôt le ministère de l’Intérieur. Depuis, et jusqu’à « 13H00 locales (12H00 GMT), 35 corps ont été repêchés et 68 migrants ont été secourus », a précisé à l’AFP un porte-parole du ministère de la Défense, Rachid Bouhoula.
L’identité des personnes décédées n’est pas connue. Parmi les rescapés figurent des Tunisiens et sept ressortissants de Côte-d’Ivoire, du Mali, du Maroc et du Cameroun, a-t-il ajouté. « Les gardes-côtes et la marine poursuivent leurs recherches avec le soutien d’un avion militaire », d’après un communiqué du ministère de l’Intérieur.
Ce ministère avait fait état d’un « appel à l’aide le 2 juin à 22 h 45 locales (21 h 45 GMT) à propos d’un bateau de pêche sur le point de couler au large de Kerkennah avec des migrants à bord ».
Manque de perspectives
« Des unités de la garde maritime à Sfax et de la marine nationale se sont rendues auprès de l’embarcation qui se trouvait à 5 milles nautiques de l’île de Kerkennah et à 16 milles nautiques » de Sfax, la deuxième ville du pays, selon le ministère de l’Intérieur.
Des Tunisiens tentent régulièrement de traverser la Méditerranée, en direction de l’Italie, à la recherche d’un meilleur avenir. Selon des ONG, cela traduit un mal-être persistant chez les jeunes, très touchés par le chômage. En mars, 120 personnes, en majorité des Tunisiens, tentant de rejoindre clandestinement les côtes italiennes avaient été secourues par la marine tunisienne.
Après un pic en septembre et octobre dernier, les départs ont baissé fin 2017, mais « depuis janvier cette pause a pris fin », selon Matt Herbert, chercheur au sein de l’Initiative mondiale contre le crime organisé transnational, ONG suisse analysant notamment les migrations. « Beaucoup de gens prennent le large » à défaut de perspective d’emploi satisfaisantes, choisissant de partir « tant qu’ils ont encore des réserves financières » pour le faire, d’après le chercheur.
J.A