Le code QR, qui prend une importance croissante dans nos vies, a été inventé par un ingénieur japonais. D’où lui est venue l’inspiration et quel est le futur de cette technologie incroyable ? Il nous en parle.
Un outil qui devient indispensable
Les codes QR sont désormais si répandus qu’il est rare de passer une journée sans en voir un. On les utilise pour accéder à l’information et acheter des biens, et des nouveaux services sont constamment développés. Récemment par exemple, ils ont commencé à apparaître sur certaines pierres tombales : ils permettent d’obtenir des renseignements sur le défunt.
Inspiré par un jeu de stratégie
Hara déclare que la compagnie utilisait auparavant des codes-barres pour faire l’inventaire des pièces, mais que ce système n’était pas assez efficace. « Il pouvait y avoir jusqu’a dix codes-barres sur une seule boîte » se remémore-t-il. « Les employés étaient fatigués d’avoir à scanner les boîtes de nombreuses fois, et c’est pour cette raison que nous avons cherché à concevoir un code qui pourrait faire transiter un grand volume d’information en un seul scan. »
C’est donc pour faciliter l’inventaire des pièces des voitures que le code QR est né.
Un code QR est caractérisé par son utilisation de motifs à deux dimensions de carrés noirs et de points blancs. En utilisant ce type de motif, il est possible de faire passer 200 fois plus d’informations que dans un simple code-barre.
Les codes QR peuvent contenir des informations basiques tels que des liens vers des sites internet, mais aussi de larges volumes de données comprenant jusqu’à 4 200 caractères alphanumériques encodés au sein des motifs. Le lecteur n’a besoin de scanner le code QR qu’une seule fois pour accéder à l’information.
Hara explique que l’inspiration est venue de son penchant pour les jeux de stratégies : « Je joue souvent pendant mes pauses déjeuner, notamment au jeu de go. Un jour, en arrangeant les pièces noires et blanches sur la grille de jeu, je me suis rendu compte qu’il s’agissait là d’une façon claire de transmettre une information. C’était une véritable révélation ! »
Si Hara est crédité pour l’idée d’origine, c’est l’équipe de développement de Denso qui est responsable de la conception des codes tels qu’ils apparaissent aujourd’hui. « Avoir une idée est une chose, déclare Hara, mais il faut également un système qui puisse supporter son utilisation. »
Comme Denso manquait des ressources nécessaires au développement de cette technologie par ses propres moyens, la société a alors décidé de déposer un brevet.
La stratégie a fonctionné à merveille : très rapidement, de nombreuses entreprises de l’Archipel se sont mises à employer ce concept innovant. Et avec l’arrivée des téléphones mobiles équipés de caméras, l’utilisation du code QR s’est diffusée davantage.
Un code QR avec les données faciales
La banque de Kagoshima a testé l’un de ses distributeurs automatiques de billets pour scanner des codes QR contenant les données faciales du client ainsi que d’autres détails, au lieu de la carte de débit habituelle. En utilisant la caméra intégrée, le distributeur est capable de déterminer si la personne essayant de se connecter au compte est réellement le client, et procède à la distribution de billets seulement si l’identification est positive.
Les codes QR peuvent également être trouvés sur les portes des wagons des métros de la la compagnie Toei de Tokyo. Une caméra montée sur les plateformes scanne les codes, ce qui permet aux portes de s’ouvrir en synchronisation avec celles du train.
Dans le passé, une tel projet d’automatisation des portes des plateformes aurait coûté des dizaines de millions de yens. Désormais, avec le système des codes QR, le coût est significativement plus faible pour les opérateurs, autour de plusieurs dizaines de milliers de yens seulement.
Cette technologie née à Aichi est également très populaire à l’international. À Amazon Go, un commerce de proximité sans personnel situé à Seattle, les codes QR sont utilisés pour identifier les clients entrant dans le magasin. Les faibles coûts liés à l’implémentation de ce système le rend particulièrement attractif auprès des pays en voie de développement.
Une technologie sans limite
Hara est ravi de voir que son idée s’est popularisée et qu’elle opère désormais dans une grande variété de services de pointe. Il insiste cependant sur le fait qu’il existe un potentiel sans limite pour les codes.
« J’aimerais voir des codes QR contenant les informations médicales des individus victimes de désastres », dit-il. « Le personnel des centres d’évacuation pourrait scanner les codes, ce qui leur permettrait de procurer les services médicaux appropriés. »
Hara est convaincu que dans le futur, d’autres utilisations dépassant tout ce dont il avait initialement rêvé émergeront avec les codes QR.
(Reportage et texte de Fukuda Yûichirô, du département politique de Fuji News Network. D’après la diffusion sur Prime Online du 14 décembre 2019)