Le groupe Bolloré réfléchirait à la cession de ses activités portuaires et ferroviaires en Afrique. Selon « Le Monde », la banque Morgan Stanley aurait été chargée de sonder de potentiels acheteurs, parmi lesquels CMA CGM et Maersk.
C’est une opération qui se chiffrerait en milliards d’euros. Le groupe Bolloré envisagerait de céder ses activités de concessions portuaires et ferroviaires en Afrique, selon « Le Monde ». « La banque d’affaires Morgan Stanley a été chargée de sonder discrètement l’intérêt des acquéreurs potentiels, notamment les grands noms du transport maritime », dont l’armateur français CMA CGM et le danois Maersk qui étudieraient le dossier, écrit le quotidien.
La branche Bolloré Africa Logistics est présente dans plus de 20 pays sur le continent africain, notamment à travers un réseau de 16 concessions portuaires, des entrepôts et des hubs routiers et ferroviaires. Elle a enregistré un chiffre d’affaires de 2,1 milliards d’euros en 2020 – sur les 7,7 milliards de l’ensemble de la branche Transport et Logistique du groupe – et emploie plus de 20.000 personnes. Elle serait valorisée entre 2 et 3 milliards d’euros, précise « Le Monde ».
L’origine de la fortune de Vincent Bolloré
Contacté par « Les Echos », le groupe Bolloré n’a pas souhaité commenter cette information. Morgan Stanley et Maersk ont tenu la même posture auprès de l’AFP, le groupe danois se contentant de souligner qu’il « étudie constamment les opportunités pour connecter et simplifier les chaînes d’approvisionnement de ses clients ».
Bien avant les médias, la logistique et l’Afrique ont fait la fortune de Vincent Bolloré, qui avait pris, en 1986, le contrôle de la SCAC (Société Commerciale d’Affrètement et de Combustible) au moment de sa privatisation. Si la cession avait lieu, le conglomérat conserverait une activité logistique internationale, y compris en Afrique dans la commission de transport (le « freight forwarding »), une branche de distribution pétrolière, des systèmes de stockage d’électricité, et des participations financières, dont le contrôle du groupe de communication Vivendi, également présent en Afrique via ses filiales Havas et Canal+.
Le groupe Bolloré a fait l’objet de plusieurs procédures judiciaires pour ses activités sur le continent africain. En février dernier, il avait accepté une convention comprenant une amende de 12 millions d’euros et une surveillance par l’Agence française anticorruption pour des faits de corruption et d’abus de confiance, commis entre 2009 et 2011, au Togo. La juge avait cependant refusé d’homologuer la reconnaissance préalable de culpabilité acceptée par Vincent Bolloré et deux autres responsables, provoquant le renvoi de leur dossier à l’instruction. Une mise en examen similaire, concernant la Guinée, avait été annulée pour cause de prescription.
Avec AFP