Retour de Dadis et Sékouba, procès du 28 septembre … le pari trop osé et disruptif du CNRD (édito Djoma de Mognouma)

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Dans un communiqué diffusé cette semaine, le CNRD a annoncé avoir reçu les demandes de visites en Guinée, des anciens Présidents Moussa Dadis Camara et Sékouba Konaté.

La junte au pouvoir a aussi promis par la même occasion, qu’au nom de l’unité nationale et du rassemblement, ces dossiers seront étudiés au cas par cas.

C’est à y croire donc, si ce n’est une volonté factice affichée de la part des autorités, que ces anciens hauts dirigeants de la Guinée, contraints à l’exil pendant plus d’une décennie, donc pendant tout le règne d’Alpha Condé, devraient signer leur retour au pays.

Qui l’eu crut, du moins pour le moment. Ce retour annoncé de ces deux anciens amis aux commandes du pays dans les temps, devenus, à cause des délices du pouvoir, des adversaires jurés, qui se sont d’ailleurs attaqués par médias interposés.

Cela n’aurait jamais arrivé par le passé si l’histoire n’avait pas décidé de changer le cours des évènements avec le coup d’Etat intervenu le 05 septembre. Car à cette époque, on justifiait le maintien de ces deux hauts anciens dignitaires loin du pays, à cause de leur capacité de nuisance, le plus souvent trop surfaite dans le but de conforter une volonté, qui n’obéissait en réalité qu’à des considérations politiques.

Cette annonce faite par le CNRD est un pari trop osé, pourtant salutaire.

Dans la foulée, la question d’organiser le procès du 28septembre, est un défi disruptif. D’abord, de par le délai, qui est relativement trop court, en effet techniquement impossible à tenir, à en croire des observateurs bien avertis.

Puis de par la mobilisation des fonds nécessaires à l’organisation d’un procès de masse aussi inédit et historique.

Quant au volet sécuritaire, non moins négligeable, cette junte peut se prévaloir d’avoir anéanti toutes les menaces. Car, des responsables militaires et civils cités ou inculpés, qui étaient, pour la plupart, essentiels au régime déchu, de par leur position stratégique ou de par leur capacité de mobilisation aussi surfaite, sans doute dictée par des considérations politiques, sont aujourd’hui, presque tous anéantis.

Cependant, le risque de manipulation est évident, et cela, il faut la scruter de très près.

L’annonce d’un procès d’ici mars, est incontestablement un soulagement pour les victimes, qui ont longtemps attendu de savoir toute la vérité dans cette nébuleuse, pour que des sanctions soient annoncées contre les coupables et commanditaires de ces atrocités d’une autre époque, pour que plus jamais cela.

Par-dessus tout, on peut cependant, craindre la peur d’un bide qui plane sur cet engagement apparent, qui aura tout de même le mérite de maintenir un couloir de discussions entre les puissances occidentales et des militaires au pouvoir, sur le banc de la communauté internationale à cause de leur effraction dans l’arène politique.

L’autre interrogation qui taraude les esprits pernicieux, c’est de savoir, comment est-ce possible , qu’à l’issue du procès, le capitaine Dadis Camara, Président au moment des faits, donc au sommet du commandement, qui, depuis son départ du pouvoir, a pu fédérer dernière lui, une communauté, sa communauté, soit fourré au bloc, autrement dit mis en prison en Guinée, s’il est éventuellement reconnu coupable. Question à méditer !

En dépit de tout, il faut y aller. Et pour y aller, qui mieux placés que ces militaires au pouvoir, qui n’ont aucun agenda politique, du moins officiellement, chose souvent rédhibitoire à l’aboutissement de telle initiative.

Mognouma

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