Six membres des forces de l’ordre tunisiennes ont été tués dimanche dans une attaque «terroriste» dans le nord-ouest de la Tunisie, a indiqué le ministère de l’Intérieur, qui a revu à la baisse son bilan. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière depuis plus de deux ans. Une mine a explosé, «tuant six agents» de la garde nationale près de la frontière avec l’Algérie, dans le secteur de Ain Sultan, dans la province de Jendouba, a indiqué le ministère, qui précise que l’attaque a eu lieu à 11h45 (10h45 GMT).
Un porte-parole du ministère, le général Sofiene al-Zaq, qui avait fait état dans un premier temps de huit morts, a qualifié l’attaque de «terroriste». Il a ajouté que des assaillants «ont ouvert le feu sur les forces de sécurité» après l’explosion de la mine. «Des opérations de recherche des terroristes» sont en cours, selon lui. Aucun groupe n’a encore revendiqué l’attaque.
La dernière attaque remonte à mars 2016
Des heurts ont régulièrement lieu à la frontière algérienne, mais c’est la première fois depuis deux ans que les forces de l’ordre essuient des telles pertes. La dernière attaque de grande ampleur dans le pays remonte à mars 2016, lorsque des jihadistes avaient lancé des opérations coordonnées contre des installations sécuritaires de Ben Guerdane, près de la frontière avec la Libye, entraînant la mort de 13 membres des forces de l’ordre et de sept civils. En avril dernier, un soldat avait été tué par balles lors de heurts avec des islamistes armés dans la région montagneuse de Kasserine (centre-ouest). En mars, un homme avait fait déclenché sa charge explosive alors qu’il était poursuivi par les forces de l’ordre dans la région de Ben Guerdane.
Après sa révolution de 2011, la Tunisie a été confrontée à un essor de la mouvance jihadiste, responsable de la mort de plusieurs dizaines de soldats et de policiers, mais aussi de civils et de touristes étrangers. Même si la situation sécuritaire s’est nettement améliorée, le pays reste sous état d’urgence depuis l’attentat suicide commis en plein Tunis contre la sécurité présidentielle (12 agents tués), en novembre 2015. Les autorités appellent à la vigilance. Les forces de sécurité et des observateurs estiment que les principaux groupes armés actifs, la phalange Okba ibn Nafaa, branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), et Jund al Khaifa, affilié au groupe Etat islamique (EI), sont actuellement très affaiblis et destructurés. Mais des incidents isolés perdurent.
Parismatch