Lettre ouverte à Mamadi Doumbouya : “ Mon Colonel! Il est temps de réécrire l’histoire de ce pays, il faut accepter de supprimer les ratures faites par nos devanciers “ ( Aliou Bah )

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Excellence Monsieur le Président de la transition !

Au nom de la démocratie et de la transition qui sont  devenues une tradition guinéenne !

Permettez-moi avec les urines déjà dans ma calotte et la puanteur de la démocratie que je défèque pour la Patrie, vous adresser ces quelques mots pendant que mes fesses tremblent de peur d’avoir les godillots plein le cul.

Monsieur le Président ! 

La CRIEF pour juger les crimes économiques c’est bien !  Mais quand n’est – il des crimes (assassinats) perpétrés au même moment que ces crimes économiques ?

En tant que citoyen épris de paix et de démocratie, je m’aurais senti en sécurité si tous les coupables ou inculpés des horribles crimes dont des guinéens ont été victimes étaient déjà en prison. L’économie ou le citoyen Monsieur le Président ? L’argent serait  – il devenu plus important en démocratie que le droit à la vie ? 

Conformément aux dates des documents déjà sur le bureau du patron de la CRIEF, on constate qu’on a regardé dans le rétroviseur qu’à partir des années deux milles (2000) pour certainement se contenter des dossiers qu’on supposent en rapport avec la vie politique actuelle ou peut-être que c’est dû à l’âge des procureurs qui sont très jeunes ? Mdr !

D’accord ! Monsieur le Président. Souvenez-vous qu’avant vous beaucoup de militaires avaient promis de balayer la maison et partir. La suite de leur  aventure Tiken Jah Fakoly nous en parle dans l’une de ses chansons titré  » le balayeur balayé « .

En 2000, la Guinée a été attaquée par une rébellion sur plusieurs fronts. Qui étaient les commanditaires ?  Pourquoi ne pas commencer par là ! Ou bien les procureurs ne savent enquêter que sur les affaires de détournement, de corruption bref, où ça sent l’argent ?

En 2007, lors des revendications sociales des guinéens ont été assassinés suite aux différentes répressions militaires. Qui étaient les responsables de ces assassinats ? Monsieur le Président, ceux qui étaient à l’époque sur le terrain de la  bavure sont peut-être les mêmes qui donnent des ordres aujourd’hui. C’est pourquoi c’est important de clarifier les fondements de notre société qui se veut démocratique. 

En 2008, au stade du 28 septembre des guinéens qui étaient venus faire valoir leur droit de manifestation ont été sauvagement réprimés et, le sang avait irrigué le champ démocratique qui demeure apocalyptique. Oui Monsieur le Président, au regard des choses bon nombre sont pessimistes et l’atmosphère couve un air lugubre et ensorcelé par l’incertitude. 

Mon Colonel ! 

Je suis au garde à vous en attendant de voir si votre balais n’esquive pas les araignées les plus venimeuses.

 Entre 2010 et 2021 la plaie qui était béante au lieu de se cicatriser est devenue une gangrène que les chirurgiens de la réconciliation nationale ne parviennent à refermer. Il y a eu trop de morts. Où sont les assassins ? Entre enquêter sur un cas de corruption et un assassinat, la primauté devrait être accordée à quel cas ?

Monsieur le Président ! 

Il est temps de réécrire l’histoire de ce pays, il faut accepter de supprimer les ratures faites par nos devanciers mon Colonel. Les guinéens n’ont besoin que de la vérité historique pour avancer, il suffit de stopper le despotisme pour unifier les citoyens qui ne réclament que l’équité, l’égalité entre tous les fils du pays. 

Mon Colonel !

Si Sékou Touré et ses sbires sont coupables de quoique ce soit, il sont les seuls coupables parce qu’ils étaient les seuls qui étaient au commande et non les malinkés.

De même pour Lansana Conté, Dadis Camara, Sékouba Konaté et Alpha Condé. Pour une fois osons affronter notre histoire, pour une fois faisons savoir que le guinéen est plus représentatif de notre nation que le Soussou, le peul, le malinké, le guerzé et autres. Pour une fois, pour toute que la nationalité prime sur l’ethnie, la région et les autres considérations. 

Pour terminer Monsieur le Président,  je vous prie de recevoir mon pessimisme en attendant la nouvelle orientation de la transition qui refléterait l’aspiration du peuple de Guinée.

Aliou Bah conseiller municipal à la commune urbaine de Fria

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