La désignation de Kassory Fofana pour présider aux destinées du RPG AEC, il y a deux semaines, dans les conditions décrites par les contestataires comme un déni des règles et principes fondateurs du parti, est la peccadille qui pourrait mettre le feu au brasier.
En d’autres termes, le navire jaune tangue toujours et se porte moins bien en tout cas que son fondateur en soins aux Emirats Arabes Unis, si celui-ci, depuis sa convalescence, a été capable de penser et d’agir dans le cadre de la réorganisation de son rejeton politique.
En attendant que tout le monde soit édifié et convaincu de l’implication du fondateur dans la désignation de l’ancien Premier Ministre, la machine de la relance reste grippée, malgré le déferlement de soutiens qui donne l’impression d’avoir tourné la page de la contradiction.
Et pourtant, il y en a encore des bribes. L’ancien Président de l’assemblée nationale, l’une des figures les plus emblématiques du parti pendant les dix années de son règne, qui alimente aussi la contestation la décision prise par le bureau politique national reste catégorique et intransigeant sur sa position.
« On ne peut pas reconquérir le pouvoir dans les combines » a-t-il laissé entendre dans les médias à la suite du passage, chez lui, d’une délégation composée de Kassory Fofana ainsi que de Dr Diané, qui s’est apparemment ravisé pour quitter le « maquis », en vue de ramener la sérénité dans la maison.
Pour réussir à convaincre celui-ci, il faut s’y prendre à plusieurs fois. Cela peut être un leurre à cause du mépris et de l’arrogance qui pourrait embrigader cette initiative.
Cette démarche pour le moins salutaire, va cependant ignorer, du moins pour l’heure, l’autre figure de proue qui alimente aussi la contestation. C’est Ibrahima Kalil Kaba, l’ancien ministre des affaires étrangères, qui a pourtant une aura qui fascine dans le parti. Lui, tout comme Damaro, se défend que son combat n’est orienté contre personne- allusion faite à la personne désignée – mais que c’est plutôt le combat pour le respect des principes. Il ne semble pas bouger de sa position.
Djakaria Koulibaly, lui, devrait continuer à nourrir ses ambitions personnelles. Car, dans l’opinion des dirigeants, indépendamment des contradictions suscitées par la désignation de Dr Kassory Fofana, l’ancien ministre des hydrocarbures a rangé ses bagages dans le parti.
De l’intérieur, on soutient, dans le but de détourner des attentions, que ces contradictions constituent l’essence de la démocratie. Il faudrait alors qu’elles soient au plus vite contenues, à défaut de supplicier bigrement le parti. Ce qui pourrait anticiper son extinction redoutée par beaucoup de Guinéens après leur éviction du pouvoir.
D’ailleurs bien avant. Surtout, qu’il y a aussi l’acharnement judiciaire, plutôt des poursuites judiciaires, qui sont aux trousses des cadres du parti qui cumulaient des hautes fonctions dans l’administration devenue une caverne de brigands et dont on voudrait les rendre, eux seuls, responsables de cette situation.
Mognouma