L’organisation à compter de demain mardi 22 mars 2022, des assises nationales, vient d’être rappelée à l’esprit des Guinéens.
C’est le Président de la transition, à l’initiative de ce projet qu’on estimait enterré, qui l’a dépoussiéré.
Apparemment, le Colonel Mamadi Doumbouya y tient désormais à la prunelle de ses yeux. Il en parle à toutes les occasions. Son gouvernement ainsi interpellé, s’y met inlassablement, pour y arriver, à toute bise.
C’est évident que passer cette étape est devenu très curieusement, pour lui, une grosse obsession.
L’idée est pourtant bonne mais la démarche paraît cependant viciée dans un contexte où les grandes priorités sont ailleurs.
C’est donc à se demander pourquoi c’est maintenant, pendant que le débat sur la publication de l’agenda de la transition, est subordonné au manque de lisibilité d’un chronogramme réaliste. Ce qui est aujourd’hui une préoccupation largement partagée, au-delà, une exigence réitérée de la communauté internationale.
En effet, de toute évidence, dans l’opinion, l’idée suscite des réticences et de la méfiance. Des politiques et des acteurs de la société civile redoutent un scénario à la malienne. On soupçonne les militaires au pouvoir de manœuvres dilatoires visant à prolonger la période de la transition.
Peut-être un préjugé. Mais, dans un pays où l’on ne sait jamais rien à l’avance, où l’on ne peut jamais prédire de la volonté des dirigeants, il y a de bonnes raisons de douter et de s’interroger sur l’opportunité ainsi que sur les objectifs visés.
Par-dessus tout, il est évident que les Guinéens doivent vider leur carquois pour dire toute la souffrance qu’ils ont subie, notamment du fait de leur opinion.
Il est aussi évident qu’ils doivent se parler, indépendamment de la manipulation que l’on fait de ce terme désormais galvaudé dans le pays.
En effet, il faut, à cet effet, définir les missions et les objectifs pour se démarquer des autres, bien que cela ne puisse échapper aux mauvaises habitudes de dévoiement de l’initiative.
Tout cela est symptomatique de l’agacement d’une population qui n’avait pourtant aucun doute, le soir du coup d’État et des mois après, de la volonté de confiscation du pouvoir par les militaires.
Les nouvelles autorités qui se sont installées dans un confort avec un esprit de suffisance et de dédain, se doivent alors de rétablir cette confiance.
Elles doivent, à cet effet, repenser la méthode et prôner l’inclusivité.
Mognouma Cissé