Il y a quelques mois, dans la foulĂ©e de la crĂ©ation de la CRIEF, des GuinĂ©ens dĂ©sabusĂ©s par une gouvernance de bric et de broc, faite de corruption et de laxisme, nâauraient jamais imaginĂ© devoir sâinterroger plus tard sur lâavenir de cette juridiction spĂ©ciale
Lâinstrument de rĂ©pression et de dissuasion des dĂ©linquants financiers, inspirĂ© de cette incurie gĂ©nĂ©ralisĂ©e dans la gestion de la chose publique, risque de faire pschitt. Le risque est rĂ©el !
La traque des filous, percutés par des événements majeurs et des débats escamotés, laisse planer des doutes sur le fonctionnement et les objectifs visés.
En lieu et place de lâenthousiasme modĂ©rĂ© qui animait une certaine opinion qui sâestimait victime de la gouvernance dĂ©chue, sâimpose dĂ©sormais la plus grande prudence dans lâapprĂ©ciation.
Car, plus personne nâest Ă©pargnĂ©e par la menace, mĂȘme celles qui croyaient ĂȘtre Ă lâabri et qui ont souhaitĂ© voir les autres, les adversaires dâhier, y ĂȘtre trimbalĂ©s.
Par-dessus tout, il y a lieu de douter.
Le procĂ©dĂ© semble tronquĂ©. La mĂ©thode nâest pas totalement, et mĂȘme partiellement, aseptisĂ©e de celle qui est souvent mise en cause. On a donc lâimpression que tout est dictĂ© ou presque, soit par la volontĂ© dâun chef ou par la clameur publique dont la volontĂ© du mĂȘme chef dĂ©pend le plus souvent.
Par consĂ©quent, les procĂ©dures sont prĂ©cipitĂ©es avec le risque dâĂȘtre bĂąclĂ©es. Câest le cas de lâinterpellation et lâincarcĂ©ration de lâancien premier Ministre Kassory Fofana et Cie, qui ne sont pas insoupçonnĂ©es de ces anciennes mauvaises pratiques que ces victimes dâaujourdâhui ont laissĂ© prospĂ©rer, hĂ©las, pendant quâelles prĂ©sidaient aux destinĂ©es du pays.
La coĂŻncidence saisissante de leur interpellation avec lâexpression de leur volontĂ© de reconquĂ©rir le pouvoir qui leur a Ă©tĂ© chipĂ©, ce Ă travers lâorganisation de la convention de leur parti le RPG, donne Ă rĂ©flĂ©chir.
Ces actes viennent renforcer les commentaires de dĂ©sespoir qui commencent Ă rĂ©sonner dans lâopinion.
Et pourtant, le colonel-Président, de bonne foi, et sûrement animé de trÚs belles intentions, avait juré de gérer autrement.
En dâautres termes, de faire respecter la loi, peu importe le faciĂšs de lâaccusĂ© ou de son passĂ© rĂ©putĂ© rĂ©pugnant.
Il est Ă©vident, quâon ne peut aussi empĂȘcher les gens de penser que le mĂ©pris vis-Ă -vis des partis politiques et la hargne contre leurs leaders, pourraient ĂȘtre symptomatiques de la volontĂ© de maintenir aussi longtemps la transition dans un tuyau. Une transition dont on nâa encore aucune idĂ©e de sa durĂ©e.
Câest prĂ©tentieux et disruptif de maintenir aussi longtemps ce climat atrabilaire, surtout quand on a ouvert assez de fronts et convaincu dâavoir contre soi, presque tout le monde.
Mognouma