🔴Par la DCI-PRG] Le ministre Secrétaire général de la Présidence, Colonel Amara Camara et le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire, porte-parole du gouvernement Ousmane Gaoual Diallo ont co-animé une conférence presse ce jeudi, 19 mai 2022 à l’hôtel Kaloum.
Pendant plus de deux heures, ces ministres ont répondu à plusieurs questions des journalistes des médias nationaux et internationaux.
Tout d’abord, les conférenciers ont dénoncé la sortie du président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, Jean-Claude Kassi BROU qui rejette le chronogramme de la Transition guinéenne proposé par le CNT : « Nous avons été surpris et même déçus de cette prise de parole par ce responsable de cette institution ouest-africaine. En temps normal, M. Brou se prononce après la conférence des chefs d’État de la CEDEAO dont il porte la parole, dont il traduit les décisions pour l’opinion publique. C’est inamical qu’une autorité de ce niveau, qui doit agir sous le coup des instructions des chefs d’État, se permet de faire ce type de commentaire », a réagi Ousmane Gaoual Diallo.
De son côté, le Colonel Amara Camara, ministre Secrétaire général et porte-parole de la Présidence de la République estime que Kassi Brou a manqué d’ « élégance » et qu’ « il n’est pas la bonne personne » pour donner de leçon à la Guinée : « Il y a un peu de manque d’élégance, de respect même pour l’institution qu’on représente quand on se permet de prendre la parole au nom de l’institution sans qu’elle-même ne se prononce. Souvent, quand on est dans la passion, on peut perdre la raison, on peut se tromper de cible. Il est quand même important à un certain moment de dépassionner le débat et aller dans le sens de la responsabilité. Je ne pense pas que M. Brou soit la bonne personne pour nous donner cette leçon de respect ou quoi que ce soit à la Guinée dans la mesure où lui-même, son mandat est à questionner à la CEDEAO. Je vois mal quand on ne peut pas se faire une certaine violence pour respecter ou faire respecter son mandat, comment on peut parler à d’autres personnes pour dire faites ceci ou cela. Ça s’appelle un manque d’élégance. La CEDEAO est une institution respectable que la Guinée respecte, une institution dont la Guinée a participé à la création. Nous respectons les idéaux et les valeurs de la CEDEAO. Nous dissocions également la personne de M. Brou de la CEDEAO. »
Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du Gouvernement, est revenu pour rappeler le silence du président de la Commission de la CEDEAO quand les vice-présidents de l’UFDG, en l’occurrence Fodé Oussou Fofana et Kalémoudou Yansané ont été arrêtés sous ses yeux en 2020 : « M. Brou n’est pas exempt de reproche dans la situation de la Guinée. Il le sait pertinemment parce que moi j’étais invité à une réunion qu’il a présidée chez Cellou Dalein. C’est à la sortie de là qu’on a cueilli Fodé Oussou et Kalémoudou Yansané. Moi-même, j’étais obligé de confier mon téléphone à un journaliste parce qu’on était sûrs qu’ils allaient nous cueillir un à un pour nous emmener. Je n’ai pas vu une seule déclaration de M. Brou condamnant ça. »
L’autre temps fort de cette conférence de presse a été la question axée sur le chronogramme de la Transition. Sur le sujet, le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire, porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo a dit : « Le Chef de l’Etat a proposé 39 mois comme durée issue d’une moyenne qui avait été calculée sur la totalité des durées proposées par les structures qui ont répondu au questionnaire du Ministère de l’Administration du Territoire et de Décentralisation. Alors, le CNT a fait un autre type de travail avec un autre mécanisme qui lui est propre et a abouti à 36 mois. Et comme le CNT regroupe les forces vives, le CNRD, les partis politiques, nous avons estimé qu’il fallait s’accorder sur cette durée au lieu de perdre le temps là-dessus et de commencer à dérouler les différentes étapes prévues pour le retour à l’ordre constitutionnel ».
Dans le même registre, Ousmane Gaoual s’est exprimé sur les réactions tranchées de certains partis politiques qui dénoncent une confiscation du pouvoir. À ce propos, il a précisé qu’il n’y avait rien qui pourrait s’apparenter à une confiscation de pouvoir et qu’il fallait plutôt juger le gouvernement sur les faits. Selon lui, ce que le CNRD a fait en 8 mois prouve qu’il n’y a pas de confiscation du pouvoir et qu’il manque seulement la confiance entre les dirigeants et les politiques.
Abondant dans le même sens, le ministre Secrétaire général de la Présidence, porte-parole de la Présidence, Colonel Amara Camara a indiqué qu’il n’y avait aucune volonté de confiscation du pouvoir et que la Charte de la Transition était claire là-dessus en précisant qu’aucun membre du CNRD ne sera membre à aucune élection dans le pays.
Sur les autres questions soulevées par les journalistes, les co-animateurs de la conférence ont exprimé la détermination du CNRD à faire face aux besoins de la population par la lutte contre les phénomènes qui gangrènent le pays tout en préservant la paix et l’unité nationale.
DCI-PRG