Après la sortie médiatique du Président de la conférence des chefs d’État de la CÉDEAO, Umaru Sissoco Embaló sur la durée de la transition, sur les ondes de la RFI, le Président Bissau-guinéen est catégoriquement opposé aux 36 mois fixés par la junte au pouvoir.
Dans la foulée, la junte à travers le Colonel Amara Camara, porte parole à la Présidence a répondu à cette sortie de M. Embaló. Le colonel Amara Camara pense que cette décision est « unilatérale, inappropriée et mensongère… »
« Nous avons suivi la sortie du président de la conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO sur les ondes de RFI. Avant tout, nous regrettons cette sortie solitaire, irresponsable et inappropriée à l’égard du peuple souverain de Guinée. Comme vous le savez tous, la fonction de président de la conférence des chefs de l’Etat est d’une grande exigence et ne voudrait pas que ce statut donne le droit de parler et de décider en lieu et place de ses pairs avant même de les avoir consulté. Depuis son arrivée à la tête de cette institution respectable, le président Embalo s’illustre dans ses prises de positions personnelles au mépris de ses homologues présidents. D’abord, le bon sens et le respect voudraient que l’on s’abstienne d’organiser des sommets de la CEDEAO en dehors des terres de l’Afrique de l’Ouest. La jeunesse consciente africaine pleure dans son âme que son sort et sa situation soient décidés d’avance par quelqu’un et à des milliers de kilomètres. Cela démontre clairement aussi, le manque de rigueur en soi à un certain moment. A l’entendre et à le prendre aux mots, en imposant à ses paires la tenue de ce sommet en dehors de son espace géographique, son leadership aura permis de donner l’occasion aux autres de ne pas nous prendre au sérieux, à moins que ce soit son objectif. Dès lors, il est donc permis d’inviter le patron des chefs de l’Etat de la CEDEAO, comme il le prétend, à œuvrer davantage pour l’honneur et la grandeur de nos peuples. De mensonges grossiers et des propos qui s’apparentent à de l’intimidation sont de nos jours, des pratiques rétrogrades qui n’honorent pas son auteur ternissent par la même occasion, l’image de marque de la CEDEAO. Nous ne voulons pas porter cette honte. C’est pourquoi le temps est venu : ce qui a été dit en Guinée et qui est archi faux et décousu de tout sens. Ce dont il a été question dans les échanges, est le contenu du chronogramme de la transition. Nous ne ferons l’objet d’aucune publicité pour personne et pour quelle que raison que ce soit ; le respect de notre pays et de nos dirigeants est la base de toute relation au sein même de la CEDEAO. L’instabilité ne peut être une marque de gouvernance ou un droit acquis », a-t-il martelé.