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DÉCLARATION

En notre qualitĂ© de conseils de Monsieur Kabinet SYLLA, actionnaire unique de la sociĂ©tĂ© Group Djoma S.A, inculpĂ© et placĂ© en dĂ©tention prĂ©ventive le 03 novembre 2022, avons l’honneur de porter Ă  la connaissance de l’opinion nationale et internationale ce qui suit :
Par rĂ©quisitoire introductif en date du 27 janvier 2022, Monsieur le Procureur spĂ©cial prĂšs la Cour de rĂ©pression des infractions Ă©conomiques et financiĂšres a saisi la chambre d’instruction de ladite Cour Ă  l’effet d’ouvrir une information judiciaire contre Djoma S.A, Djoma Logistique et Djoma Groupe S.A pour des faits de corruption dans le secteur privĂ©, dĂ©tournement de deniers publics, recel de fonds public, enrichissement illicite, concussion, abus d’autoritĂ©, blanchiment de capitaux et complicitĂ©.
S’étant aperçue qu’il n’existait au dossier de la procĂ©dure aucun indice grave ou concordant permettant d’inculper ces personnes morales, la chambre d’instruction de la CRIEF a saisi la Direction Centrale des Investigations de la Gendarmerie Nationale d’une commission rogatoire.
En exĂ©cution de cette commission rogatoire, cette direction a transmis Ă  la chambre d’instruction trois (3) procĂšs-verbaux d’audition de madame TRAORÉ Fatoumata DIAKITE (administratrice gĂ©nĂ©rale de Djoma Group) , un (1) procĂšs-verbal d’audition de Monsieur Kabinet SYLLA, un (1) procĂšs-verbal d’investigation (Douane), un (1) procĂšs-verbal d’investigation (enrichissement) et le procĂšs-verbal de synthĂšse en date du 21 Mars 2022.
Ces enquĂȘtes sur commission rogatoire ont conclu qu’il n’existe aucune raison plausible de nature Ă  entraĂźner des poursuites contre monsieur Kabinet SYLLA et madame TRAORÉ Fatoumata DIAKITE qui, d’ailleurs, ne sont pas visĂ©s par le rĂ©quisitoire de monsieur le Procureur spĂ©cial.
Suite Ă  la transmission des procĂšs-verbaux susvisĂ©s rĂ©sultant des enquĂȘtes sur commission rogatoire, nous avons reçu, en notre qualitĂ© de conseils de monsieur Kabinet SYLLA et madame TRAORÉ Fatoumata DIAKITE, la lettre de convocation en date du 15 avril 2022 Ă  l’effet de se prĂ©senter avec nos clients susnommĂ©s Ă  l’audience de premiĂšre comparution devant la chambre d’instruction pour des faits de corruption dans le secteur privĂ©, dĂ©tournement de deniers publics, recel de fonds public, enrichissement illicite, concussion, abus d’autoritĂ©, blanchiment de capitaux et complicitĂ©.
AussitĂŽt, par acte datĂ© Ă  Conakry du 29 avril 2022, nous avons adressĂ© aux Magistrats de la chambre d’instruction des observations dans lesquelles, nous avons relevĂ© l’inexistence de tout indice grave ou concordant de nature Ă  justifier une quelconque inculpation de nos clients et ce, sur le fondement de l’article 143 du Code de procĂ©dure pĂ©nale subordonnant, Ă  peine de nullitĂ©, l’inculpation Ă  l’existence d’indices graves ou concordants.
Face Ă  la pertinence de ces observations, la chambre de l’instruction a renvoyĂ© sine die cette audience en nous informant qu’elle nous appellera dĂšs que nĂ©cessaire.
C’est dans ces circonstances que la chambre d’instruction a pris, elle-mĂȘme, l’initiative de saisir la chambre spĂ©ciale de contrĂŽle de l’instruction, par voie d’ordonnance N 0 069/CI/CRIEF/2022 en date du 09 mai 2022 intitulĂ©e « ordonnance aux fins de saisine de la Chambre spĂ©ciale de contrĂŽle de l’instruction Â», Ă  l’effet d’obtenir l’annulation du procĂšs-verbal de synthĂšse en date du 21 mars 2022.
Par arrĂȘt N 0 018 en date du 05 juillet 2022, la Chambre spĂ©ciale de contrĂŽle de l’instruction a dĂ©clarĂ© irrecevable la demande d’annulation de la Chambre d’instruction et l’a renvoyĂ©e Ă  mieux se pourvoir pour lui avoir soumis ladite demande par voie d’ordonnance alors qu’elle aurait dĂ» le faire par voie de requĂȘte.
Il apparaĂźt de tout ce qui prĂ©cĂšde qu’en sollicitant l’annulation du procĂšs-verbal de synthĂšse en date du 21 mars 2022, la chambre de l’instruction de la CRIEF s’accorde avec monsieur Kabinet SYLLA et madame TRAORÉ Fatoumata DIAKITE qu’il n’existe au dossier de la procĂ©dure aucuns indices graves ou concordants.
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Il en est de mĂȘme pour la partie civile, l’État guinĂ©en qui, dans ses conclusions en date du 18 juillet 2022, avait lui aussi demandĂ© l’annulation du mĂȘme procĂšs-verbal de synthĂšse.
Du coup, les conclusions de ce procĂšs-verbal de synthĂšse qui est le reflet des Ă©lĂ©ments du dossier de la procĂ©dure et rĂ©alisĂ© sous l’égide de la chambre de l’instruction, Ă  travers la Direction Centrale des Investigations de la Gendarmerie Nationale font obstacle Ă  toute inculpation dans la mesure oĂč il est l’expression de l’inexistence de tous indices graves ou concordants.
D’ailleurs, cette annulation n’aurait jamais Ă©tĂ© demandĂ©e si les conclusions Ă©taient en faveur des poursuites contre nos clients. Ce qui met en Ă©vidence la prĂ©Ă©minence de la prĂ©somption de culpabilitĂ© au dĂ©triment de celle d’innocence, pourtant seule consacrĂ©e par notre droit positif.
Toujours est-il, cette annulation n’a pas Ă©tĂ© obtenue.
Contre toute attente et alors qu’il n’existe aucun nouvel Ă©lĂ©ment au dossier, postĂ©rieur au dĂ©pĂŽt des conclusions dudit rapport, monsieur Kabinet SYLLA a Ă©tĂ© convoquĂ© pour un interrogatoire de premiĂšre comparution qui s’est tenu le 03 novembre 2022, au cours duquel, il a Ă©tĂ© inculpĂ© et placĂ© en dĂ©tention prĂ©ventive en dĂ©pit de l’absence de tous indices graves ou concordants.
Tels sont, sur le plan juridique, les circonstances regrettables dans lesquelles, monsieur Kabinet SYLLA a été, en toute illégalité, inculpé et placé en détention préventive.
C’est pourquoi, nous, Avocats de Monsieur Kabinet SYLLA dit « Bill Gates Â» dĂ©nonçons avec la derniĂšre Ă©nergie cette pratique d’un autre Ăąge qui n’est nullement en faveur de l’Etat de droit que nous entendons construire.
C’est mĂȘme contraire au slogan des nouvelles autoritĂ©s, selon lequel, l ‘ia justice serait la boussole sous cette transition Â».
EspĂ©rant que le droit finira par l’emporter sur l’arbitraire dont monsieur Kabinet SYLLA est victime aux yeux de tous car, nous, ses conseils, nous nous battrons jusqu’à la victoire finale.
Pour preuve, Ă  date, une requĂȘte aux fins d’annulation de son inculpation, une dĂ©claration d’appel contre l’ordonnance de son placement en dĂ©tention prĂ©ventive et une requĂȘte aux fins d’examen immĂ©diat de cet appel sont dĂ©jĂ  dĂ©posĂ©es.
Vive l’État de droit.
Conakry, le 04 Novembre 2022
LE COLLECTIF
Me Joachim GBILIMOU, Avocat Ă  la Cour

Me Lanciné SYLLA, Avocat à la Cour Avocat à la Cour
Me Almamv Almamy Samorv TRAORE, Avocat Ă  la Cour

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