Alors que le prix du kilogramme de viande est pratiquement inaccessible pour la majeure partie de la population, le poisson vers lequel elle se tournait, est lui aussi devenu une denrée rare sur le marché central.
Du Razel à l’arrière de la BICIGUI, en passant par Bankhimbougni, le constat est alarmant. Vendeuses et clientes sont confrontées à d’ énormes difficultés, elles se plaignent de la rareté mais aussi de la cherté.
« Moi en tant que vendeuse de poissons, ça me dérange beaucoup que les gens me disent que ce que je vends est trop cher, c’est comme si je faisais exprès pour avoir assez de bénéfices alors que ce n’est pas le cas, moi par exemple, c’est à Koba que j’achète du poisson, à cause des grandes pluies, les pêcheurs ne vont pas loin parce qu’ils ont peur du vent, ils ne pêchent que de petits poissons qu’ils nous revendent chers, ensuite vous savez que le prix du carburant est à la hausse, le transport aussi a augmenté, avec tout ce que je fais comme dépense, je suis obligée de vendre pour avoir au moins le prix de la nourriture de ma famille » explique Mamadama Sylla.
« Comme vous l’avez vu, moi je vends du poisson fumé au marché ici, c’est à Tougnifily dans Boffa que j’achète mais je vous jure que tout a changé, les poissons sont devenus rares, le prix d’achat a augmenté, le prix du transport aussi. Quand j’y vais-je n’ai pas envie de revenir sans rien, je suis obligée d’acheter ce que je trouve et à mon retour ici je vends pur avoir mon petit bénéfice » ajoute Marie Sylla.
« Mon souci commence la nuit quand je pense que je dois obligatoirement venir dans ce marché pour faire des achats. Quand j’arrive ici, j’ai envie de pleurer, d’abord les poissons ne sont pas de bonnes qualités mais aussi, ils coutent excessivement chers. Tu ne trouves que des petits poissons qui ne peuvent vraiment pas donner le goût que tu souhaites à ta sauce » déplore Souadou Diallo.
Le petit tas qui se vendait à 5000 fg, se vend aujourd’hui à 10000 fg tandis que les poissons vendus par unité varie entre 10.000 et 60.000fg selon la qualité et le poids.
La limitation des activités de pêche due au repos biologique, la cherté des frais de transport et la montée des devises sont les raisons qui expliqueraient cette pénurie de poisson au marché central de Fria.
Djénabou Batco Diallo
Tel : 628 28 67 44
