Examen de la LFR 2023 : le CNT trouve de nouvelles niches de recettes et fait de fortes recommandations au Gouvernement

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AprĂšs les travaux dans les commissions permanentes et examen minutieux en inter-commissions, les Conseillers nationaux ont adoptĂ© le mardi 19 septembre 2023 en plĂ©niĂšre, le volet recettes de la loi de finances rectificative exercice 2023. Certains esprits ont pour habitudes d’entrevoir de la connivence pour ne pas dire de la complicitĂ© dans toute chose entreprise par les institutions de la RĂ©publique.

Le CNT, saisissant à bras le corps son rÎle de représentation nationale vient de démentir tous les pronostics.
ConformĂ©ment Ă  la gouvernance vertueuse prĂŽnĂ©e depuis le 05 septembre 2023 par le PrĂ©sident de la Transition le Colonel Mamadi DOUMBOUYA, le PrĂ©sident du CNT Dr Dansa KOUROUMA et ses collĂšgues Conseillers nationaux ne mĂ©nagent aucun effort pour atteindre cet objectif. L’examen du volet recettes de la LFR 2023 assorti d’un rapport rĂ©aliste est une illustration parfaite de la dĂ©marche des Conseillers nationaux Ă  implĂ©menter cette dynamique.
Dans le rapport lu en plĂ©niĂšre, l’unanimitĂ© Ă©tait de mise autant auprĂšs des Conseillers nationaux que des autres participants Ă  ladite plĂ©niĂšre. Au titre des remarques et recommandations majeures faites, il est prĂ©sentĂ© ci-dessous quelques grandes lignes :
Les multiples arrĂȘtĂ©s conjoints de partage de ressources affectent sensiblement la mobilisation des recettes budgĂ©taires Ă©tant entendu que les structures concernĂ©es bĂ©nĂ©ficient d’allocations financiĂšres. Ce constat est d’autant plus pertinent que nos analyses ont rĂ©vĂ©lĂ© une perte de 555 milliards au dĂ©triment du trĂ©sor public rien que pour la pĂ©riode allant de janvier Ă  fin aout 2023. Par consĂ©quent, le CNT invite le Gouvernement Ă  travers le ministre en charge des Finances Ă  fournir dans un bref dĂ©lai la liste exhaustive de tous les arrĂȘtĂ©s conjoints pour examen.
Les contraventions policiĂšres liĂ©es au mauvais stationnement des vĂ©hicules ne sont pas reversĂ©es au TrĂ©sor. Pire, ni le TrĂ©sor, ni le ministĂšre de la SĂ©curitĂ© encore moins le Gouvernorat de la ville de Conakry n’a connaissance de la destination de ces recettes. Le CNT recommande fermement que les entitĂ©s concernĂ©es prennent toutes les dispositions pour l’intĂ©gration de ces recettes dans le compte unique du TrĂ©sor Public avant le dĂ©pĂŽt de la LFI 2024.
Au regard du faible niveau de mobilisation des impĂŽts et taxes Ă  l’intĂ©rieur du pays, le CNT recommande de procĂ©der au recrutement du personnel nĂ©cessaire et l’accĂ©lĂ©ration des opĂ©rations de digitalisation.
Partant du constat de la baisse considĂ©rable de la taxe liĂ©e Ă  l’exportation de l’or artisanal ayant entrainĂ© une baisse des recettes de l’État et tenant compte du fait que plus de 70% des exportations sont soutenues par cette catĂ©gorie d’extraction, le CNT recommande de revoir la taxe de l’exportation de l’or de 50 dollars par kilogramme exportĂ© Ă  0,5% de sa valeur pour le projet de loi de finances initiale 2024. Par ailleurs, il invite le Gouvernement Ă  prendre des mesures sĂ©vĂšres contre la sortie frauduleuse des mĂ©taux prĂ©cieux qui est l’une des causes principales de la dĂ©perdition des ressources.
Partant du constat du niveau important des recettes engrangées par les amendes et pénalités douaniÚres, le CNT recommande de revoir à la hausse la part du trésor public de 5% à 10%.
A date, 28 sur 55 sociĂ©tĂ©s publiques ne payent pas de dividendes Ă  temps ou ne les payent pas du tout. Le CNT recommande la tenue des CA avant le 30 juin de chaque annĂ©e et le payement de tous les dividendes par les sociĂ©tĂ©s concernĂ©es d’ici la LFI 2024. Il invite Ă  cet effet les prĂ©sidents de Conseil d’Administration Ă  fournir Ă  la direction du Portefeuille de l’État et des investissements privĂ©s, le procĂšs-verbal des CA portant sur le partage des dividendes avant leurs virements dans le compte unique du TrĂ©sor.
Le CNT Ă©met des rĂ©serves quant Ă  la pertinence de la mesure visant Ă  baisser le taux des ressources affectĂ©es au FODECON de 6, 5 Ă  5, 5 % dans ce projet de LFR soumis Ă  son apprĂ©ciation par rapport Ă  la LFI. Il invite donc le Gouvernement pour une meilleure dotation des collectivitĂ©s dĂ©centralisĂ©es Ă  revenir au taux de 6,5% dans l’élaboration du projet de loi de finances initiale 2024.
Le CNT constate avec un profond regret que malgrĂ© la revue rĂ©cente Ă  la hausse des loyers, le patrimoine bĂąti public en charge de la collecte de ces recettes locatives, en dehors des prĂ©comptes des loyers, ne verse aucun franc dans le compte unique du trĂ©sor. Il s’interroge d’ailleurs sur son statut actuel et dĂ©plore que les ressources de l’État collectĂ©es ne soient pas reversĂ©es dans le compte unique du trĂ©sor en violation flagrante des dispositions en la matiĂšre. Par consĂ©quent, il invite vivement le Gouvernement Ă  revoir cet Ă©tat de fait qui ne concerne pas que le patrimoine bĂąti public.
Le CNT s’interroge sur la non-prĂ©vision des amendes judiciaires de la CRIEF Ă©tant donnĂ© que des sentences judiciaires ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© rendues. Il invite par consĂ©quent le Gouvernement Ă  prendre toutes les dispositions utiles pour leur prise en compte dans la LFI 2024.
Le CNT constate Ă©galement avec regret que 5% de la masse collectĂ©e des jeux de hasards soit allouĂ©e Ă  la prĂ©sidence malgrĂ© qu’elle soit officiellement dotĂ©e en budget. Il recommande par consĂ©quent le rajout de ces 5% prĂ©vus pour la prĂ©sidence au 15% du trĂ©sor pour les porter Ă  20%.
Le CNT s’interroge sur la destination de certaines recettes collectĂ©es par l’ARPT telles que la taxe sur les appels entrants de l’International, la taxe sur les transactions Ă©lectroniques. Il sollicite Ă  cet effet, une rencontre entre le CNT, le TrĂ©sor public, l’ARPT et la Direction GĂ©nĂ©rale des impĂŽts pour analyser cette situation dans l’intĂ©rĂȘt de toutes les entitĂ©s conformĂ©ment aux lĂ©gislations en la matiĂšre et ce avant la LFI 2024. Les commissions permanentes du CNT en charge des Finances et du dĂ©veloppement durable sont invitĂ©es Ă  saisir respectivement la direction gĂ©nĂ©rale du trĂ©sor, la direction gĂ©nĂ©rale des impĂŽts et l’ARPT Ă  cet effet dans les meilleurs dĂ©lais et de rendre compte Ă  la ConfĂ©rence des PrĂ©sidents.
Le CNT constate aussi avec regret que l’intensification des activitĂ©s miniĂšres ne soit pas proportionnelle Ă  la mobilisation des ressources internes y affĂ©rentes. Il pense que c’est paradoxal que les ressources miniĂšres soient extraites et que l’État n’ait pas en contrepartie de ressources suffisantes pour faire face Ă  ses dĂ©fis de dĂ©veloppement durable et cela Ă  cause du passif considĂ©rable des exonĂ©rations fiscales souvent sans fondement accordĂ©es aux entreprises multinationales. Le CNT dĂ©plore le fait que l’essentiel de ces sociĂ©tĂ©s soient exonĂ©rĂ©es sur des longues pĂ©riodes au paiement des droits de douane, de la TVA, la TUV, de la RTL, l’IS, l’IMF, etc. Ces exonĂ©rations font perdre plus de 2000 Mds par an au budget national. Par consĂ©quent, il propose solennellement au Chef de l’État Ă  entamer un processus de rĂ©vision de toutes les conventions miniĂšres non ratifiĂ©es par les parlements antĂ©rieurs. Il le rassure de l’accompagnement de l’organe lĂ©gislatif dans cette dĂ©marche qui se veut courageuse, patriotique et prompte.
Dans un monde Ă©conomique qui se digitalise de plus en plus, le CNT invite le Gouvernement Ă  doter ses trois rĂ©gies financiĂšres d’un systĂšme de monitoring en vue d’optimiser leur capacitĂ© de mobilisation et de sĂ©curisation des recettes.
Pour ce qui est de la collecte des ressources issues de la vente des vignettes, le CNT en appelle à la solidarité gouvernementale et sollicite à cet effet, une implication effective du ministÚre de la sécurité auprÚs de celui en charge du budget pour le respect de la mesure.
Le CNT constate avec regret la non-rĂ©trocession des recettes collectĂ©es par le trĂ©sor public au titre de la TUV et la CFU aux collectivitĂ©s locales depuis environs deux ans en violation des dispositions des articles 273 et 337 du code gĂ©nĂ©ral des impĂŽts. Il invite par consĂ©quent, le Ministre du budget et celui de l’administration du territoire et de la dĂ©centralisation Ă  Ă©laborer d’ici la LFI 2024 un tableau portant rĂ©partition de ces recettes Ă©valuĂ©es Ă  date Ă  98 Mds entre toutes les collectivitĂ©s.
Le CNT invite le Gouvernement Ă  former les greffiers de justice Ă  la liquidation des dĂ©pends judiciaires en vue de l’amĂ©lioration de la mobilisation des recettes internes.
Le CNT invite la Direction GĂ©nĂ©rale du trĂ©sor Ă  prendre toutes les dispositions utiles pour prĂ©voir dĂ©sormais dans ses livres les frais d’agrĂ©ment des Ă©coles et cliniques privĂ©es.
Le CNT invite le Gouvernement Ă  rendre le taux de la TVA flexible contrairement au taux fixe de 18% qui rend difficile la taxation d’une certaine catĂ©gorie de service telle que la restauration, les Ă©tablissements de loisirs et les dĂ©bits de boissons.
Le CNT s’inquiĂšte de la raretĂ© des ressources de financement tant au niveau national qu’international et invite le Gouvernement Ă  revoir ses prĂ©visions en termes de dĂ©ficit pour des raisons de sincĂ©ritĂ© budgĂ©taire.
Le CNT s’inquiĂšte de l’accroissement du volume des importations de poussins d’un jour alors que le secteur privĂ© a Ă©normĂ©ment investi pour rĂ©pondre aux besoins du marchĂ©.
Par consĂ©quent, il recommande la taxation de leur importation dans les mĂȘmes conditions que les Ɠufs de consommation et les carcasses de poulets congelĂ©s importĂ©s en vue d’encourager la production locale et lutter contre la concurrence dĂ©loyale.
Sachant que les permis de construction et les titres fonciers font objet de multiples demandes pour leurs obtentions, le CNT invite le Gouvernement à rendre public les tarifs de leur délivrance pour éviter toute spéculation tout en précisant les procédures de prise en compte des anciens titres émis avant la digitalisation.
Le CNT rĂ©itĂšre sa recommandation relative Ă  l’implication du patronat, la chambre du commerce, les unitĂ©s industrielles et les PME Ă  la rĂ©organisation du secteur informel afin d’élargir l’assiette fiscale et surtout mettre leur expertise Ă  contribution pour la levĂ©e des capitaux Ă©trangers ;
Ayant constatĂ© que les recettes gĂ©nĂ©rĂ©es par l’Institut GuinĂ©en de Normalisation et de MĂ©trologie (IGNM) ne sont pas prises en compte par le trĂ©sor public, le CNT appelle le Gouvernement Ă  sĂ©curiser le mĂ©canisme de leur perception ;
À rappeler que ce volet recettes adoptĂ© par la majoritĂ© des Conseillers nationaux prĂ©sents est Ă©valuĂ© Ă  29 029,32 milliards de GNF en LFR contre 27 910,95 milliards de GNF en LFI, soit une augmentation de 1 118,37 milliards de GNF (4,01 %).
Les travaux sur le volet dĂ©penses du document vont se poursuivre dans les commissions permanentes de l’institution parlementaire avant le vote du rapport gĂ©nĂ©ral du projet de loi de finances rectificative 2023 le 27 septembre prochain.

Cellule de Communication du CNT

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