A la veille de l’ouverture des classes pour l’année scolaire 2018-2019, l’heure est aux inscriptions et réinscriptions dans les établissements privés.
Dans la ville de Fria comme dans la capitale guinéenne, les frais de scolarité sont revus à la hausse, ce après plus de cinq ans de stabilité à cause de la crise économique due à l’arrêt des activités à l’usine Rusal-Friguia.
Selon les responsables des établissements sillonnés par notre reporter, la hausse des frais de scolarité est une suite logique à l’amélioration des conditions de vie des travailleurs de la cité.
« Il y’a eu une augmentation des frais de scolarité cette année parce que non seulement nos enseignants se plaignent de leur salaire qu’ils qualifient de dérisoire mais aussi les enseignants des écoles publiques ont eu une augmentation de salaire. C’est une manière pour nous de satisfaire nos enseignants » a expliqué Madame Marina, directrice du groupe scolaire Adventiste.
Elle ajoute qu’ « avant de prendre cette décision, des parents d’élèves ont été consultés et ont compris le bien-fondé de cette augmentation ».
Contrairement à Adventiste, un comptable d’une autre école privée, reconnait que la décision n’a pas été partagée avec les parents d’élèves mais estime qu’avec la reprise des activités à l’usine, les difficultés de recouvrement seront minimes cette année.
« Sincèrement nous n’avons pas informé les parents auparavant, nous avons seulement affiché les tarifs à la devanture de l’école. Quand les parents viennent nous leur expliquons que depuis 2012, nous évoluons avec les mêmes frais, nous avons travaillé à perte, si cette fois-ci le travail a repris à l’usine, les fonctionnaires ont eu 30% d’augmentation de salaire, on doit nous aussi augmenter les salaires de nos enseignants cette année et je pense que le paiement ne causera pas de problèmes aux parents » justifie Amadou Diallo.
Malgré qu’à travers des réunions avec les parents d’élèves, certains responsables d’écoles ont expliqué les conditions de vie et de travail des enseignants, certains parents trouvent les arguments injustifiés car disent-ils, aucune annonce de changement de prestation pour rehausser le niveau des élèves ne leur a été faite.
« Cette situation nous préoccupe parce qu’il ne s’agit pas seulement d’augmenter les frais de scolarité, mais il faut faire en sorte que les échecs diminuent parce que ça fait mal pour un débrouillard comme moi de payer toute l’année et voir mon enfant échouer. Dire que les travailleurs sont bien payés, c’est pas ça le problème, ils n’ont qu’à bien enseigner nos enfants » regrette Ousmane Bah.
« S’ils décident d’augmenter, nous serons obligés de payer parce que nous voulons que nos enfants étudient, mais moi personnellement je serai très exigente envers l’école parce qu’il faut que je sente que mon enfant apprend bien à l’école, on ne va pas continuer à payer de l’argent pour améliorer les conditions de vie des enseignants qui n’acceptent pas de se former pour mieux enseigner nos enfants » menace Madame Salématou Camara.
Les frais mensuels au primaire varient entre 50.000 et 60.000 fg tandis qu’au secondaire, ils se situent entre 70.000 et 80.000 fg selon les écoles, sans compter ceux des inscriptions et des révisions.
Oumou Hawa Kanté pour friaguinee.net