Depuis le 3 octobre 2018, l’école guinéenne est paralysée par une grève déclenchée par le syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée, qui revendique un salaire de base de huit millions de francs guinéens.
Fria n’est pas épargnée par cette crise, c’est pourquoi les autorités préfectorales, communales, les chefs de quartier, les religieux, les sages, les coordinations régionales, les associations des parents d’élèves et les responsables d’écoles se sont retrouvés ce mercredi à la mairie pour échanger autour des voies et moyens permettant la reprise effective des cours dans les différents établissements de la place.
D’entrée, Madame le préfet est revenu sur les motifs de cette rencontre.
« Nous qui sommes ici aujourd’hui, voulons tous que nos enfants soient des hauts cadres, mais cela ne peut se faire que s’ils étudient, c’est pourquoi nous vous invitons tous à porter le message aux parents d’élèves pour qu’ils laissent leurs enfants aller à l’école… Fria est notre souci majeur, nous voulons que nos élèves soient parmi les lauréats, parmi les meilleurs dans tous les domaines. Pour y arriver, il faut qu’on se donne les mains, qu’on mette l’avenir de nos enfants en avant… » a déclaré Hadja Gnalen Condé.
La Directrice préfectorale de l’éducation a pour sa part, réitéré l’engagement du corps enseignant à accomplir sa mission, avant d’inviter les parents a porté un accent particulier sur le bonheur des enfants de Fria.
« Nous œuvrons tous pour le progrès de la Guinée, que ce soit l’éducation ou l’administration du territoire. Nous devons donc faire le travail pour lequel nous sommes payés. Nous qui avons la charge de gérer l’éducation, nous sommes sur pied chaque jour du matin au soir pour faire notre travail. C’est vous les parents qui devez nous aider, en laissant les enfants aller à l’école, toutes les dispositions sécuritaires seront prises par les autorités pour que les enfants étudient sans crainte. Nous, nous sommes engagés à faire notre travail… » indique Arabé Condé.
Au nom des parents d’élèves, la coordinatrice préfectorale des associations des parents d’élèves s’est réjouie de l’accalmie qui règne dans la cité depuis le début de la crise avant de pointer du doigt les réseaux sociaux
« Le problème ce ne sont pas les parents, ni les élèves ni les enseignants, le problème c’est ce qu’on voit sur les réseaux sociaux, sur les médias… Les parents d’élèves sont prêts à laisser les enfants aller à l’école, les enseignants sont prêts à donner les cours parce que je fais le tour mais comprenez que la peur est innée en l’homme. J’invite les enseignants à continuer de donner les cours aux élèves qui y vont pour encourager les autres aussi à y aller… » souligne Dr Ramata Doukouré.
Les représentants des différentes couches sociales ont tour à tour exprimé leur inquiétude quant à la sécurité des élèves dans les écoles mais ont tout de même promis d’être les portes voix des autorités auprès des parents d’élèves afin que ces derniers poussent leurs progénitures sur le chemin de l’école.
Pour finir, Madame le Préfet a exhorté la coordinatrice des APEAE à prendre son bâton de pèlerin, puisque dit-elle « en tant que femme, en tant que leader, les autres mères peuvent facilement écouter et accepter l’appel de celle qui les représente ».
Djénabou Batco Diallo
