La grève déclenchée par le syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée depuis le 3 octobre 2018, semble perdre le souffle dans la cité de l’alumine.
Depuis quelques jours, le constat révèle que les classes sont quasi-pleines. Du lycée Amilcar Cabral au Collège Hadja M’Mah Camara, en passant par le complexe Josip Broz Tito, l’école Adventiste, les écoles primaires publiques/privées et le groupe scolaire Mariama Camara, les tableaux noirs sont remplis d’écritures, les cahiers des élèves ne sont plus vierges, les contractuels se donnent à fond pour essayer de convaincre les élèves de leur capacité à les enseigner, les titulaires en majorité sont présents.
Interrogé, un enseignant titulaire a, sous anonymat, confié que la crainte de voir son salaire gelé est la seule cause de sa présence à l’école, puisque dit-il, il a vu les difficultés que les enseignants qui n’ont pas perçu de salaire ont traversé.
« J’ai repris les cours pour ne pas voir mon salaire gelé, je n’ai aucune source de revenue à part mon salaire, ma femme est étudiante, mon enfant va à l’école, je n’ai personne pour m’aider à prendre leur charge. Le combat du SLECG est noble, mais je ne suis pas prêt à perdre mon petit salaire… » a-t-il indiqué.
Du côté de la direction préfectorale de l’éducation, on se félicite de cette reprise et affirme que des dispositions nécessaires sont prises pour le suivi du bon déroulement des cours.
« Comme vous l’avez constaté, les cours ont effectivement repris à Fria. Nous avons pris des dispositions pour suivre le bon déroulement des cours, il y a la supervision des écoles, le contrôle des normes pédagogiques, l’engagement du suivi rapproché des enseignants par les délégués scolaires de l’enseignement élémentaire et les chefs d’établissement, les cours enseignés sont suivis par des chefs de groupes techniques… » précise Arabé Condé.
La grève elle, n’est toujours pas suspendue par le secrétaire général du SLECG qui ne compte pas fléchir malgré les propos du premier ministre qui, dans un débat télévisé, a déclaré qu’aucune augmentation n’est possible en 2018 et 2019, mais son gouvernement est prêt à ouvrir des négociations pour des mesures d’accompagnement.
Djénabou Batco Diallo