KINDIA- Diarra Goépogui, délégué scolaire de l’enseignement élémentaire de la commune rurale de Samaya a entamé le vendredi 10 mai une visite de travail dans les concessions scolaires relevant de sa circonscription. Objectif s’enquérir des réalités sur le terrain mais également expliquer aux directeurs d’école le contrat de performance basé sur les résultats à atteindre afin de bénéficier de subventions de la part de l’UNICEF (fonds des Nations-Unies pour l’enfance).
Avec le président sous-préfectoral de l’APEAE (association des parents d’élèves et amis de l’école) Mamoudou Camara, 3 établissements ont été visitées. Il s’agit l’école primaire de Kaporo, de Yembetta et de Balaya.
Partout où la délégation est passée, les autorités ont mis l’occasion à profit pour égrener certains problèmes dont ils sont confrontés. Ces problèmes sont entre autres le manque d’enseignants, le faible taux de fréquentation, le manque d’infrastructures, le déficit d’eau et de toilettes, la faible implication des parents d’élèves dans l’éducation des enfants. A l’école primaire de Kaporo située à 3 km de la CR de Samaya, l’accès est très difficile. Pour arriver sur place, il faut utiliser une pirogue. Un exercice difficile pour certains a-t-on constaté. Le directeur de l’école Fodé Sana Dabo témoigne : « la traversée est difficile, il faut emprunter une pirogue. En saison des pluies, c’est vraiment dangereux, des fois nous assistons aux cas de morts. Malgré tout nous avons décidés de venir servir ici.»
Située au centre du district de Kaporo, l’école a été construite en 1976. Elle comprend 4 salles de classes, une direction et un magasin. Pour cette année, la 1ere année a un effectif de 46 élèves dont 27 filles, en 3eme année, ils sont 38 élèves dont 26 filles et en 5eme année, 20 élèves dont 8 filles reçoivent les cours. Par manque d’enseignants, les classes de 2eme, 4eme et 6eme (CM2) ne fonctionnement pas a signalé M. Dabo.
Face aux difficultés, devant le DSEE, le directeur martèle : « Nous manquons sérieusement d’eau à l’école. Il n’y a pas de forage, la toilette n’a pas de porte. Elle est même utilisée par les autres citoyens. » a-t-il souligné.
Fodé Sana Dabo a terminé ses propos en lançant un appel: « Nous demandons aux personnes de bonne volonté de nous aider. A l’Etat, les ressortissants et notre partenaire l’UNICEF, nous leur demandons de nous aider à avoir un forage au sein de notre école. Une école qui n’a pas d’eau est vraiment difficile à gérer.»
Apres l’école primaire de Kaporo, la délégation s’est transportée à l’école primaire de Yembeta située à 12 km de la CR de Samaya. Ici aussi le constat est alarmant. Le bâtiment est en banco. C’est la communauté même qui a pris l’initiative de construire cette école qui a deux classes multigrades : la CM1, la CE1 et une classe en attente pour la première année. Bangaly Yansané, le directeur de l’école est en même temps le seul enseignant de l’établissement. L’effectif de la CM1 est de 22 élèves dont 15 filles, la CE1 a 28 élèves dont 16 filles, la classe d’attente c’est les tout-petits (petite section) 33 élèves. Pour les difficultés rencontrées, le directeur explique : « le faible taux de fréquentation. A ce niveau, nous avons tenu des réunions avec le bureau de l’APEAE et la communauté pour que les parents puissent laisser les enfants venir étudier mais en vain. Ils trainent toujours les pas avec les travaux champêtres. Ce n’est pas facile. Pour la bonne gestion de ces classes, j’ai besoin de deux enseignants. L’accès à l’école c’est difficile, certains élèves parcourent 3 km en montagne avant d’arriver à l’école. Il y a des obstacles à franchir avant d’être. En plus nous avons un manque criard d’eau. L’eau potable on la cherche à moins de 5 km de l’école, c’est l’eau de la colline. Des fois elle est sèche. Ici il n’y a pas de toilettes. C’est pourquoi le DSEE nous a instruit en commun accord avec l’APEAE et la communauté de faire des toilettes.» a-t-il indiqué.
La délégation a terminé sa visite par l’école primaire de Balaya, située sur une colline difficile d’accès. Cette école comme la précédente est construite en banco et elle est multigrade la CE1 (3eme année) et la CE2 (4eme année). L’effectif de la CE1 est de 14 élèves dont 6 filles, la CE2 fait 14 élèves dont 6 filles également. Partout c’est le même constat, Mory Camara directeur de l’école primaire de Balaya revient sur les difficultés : « ici à Balaya, les parents se désintéressent de l’encadrement des enfants. Les élèves ne viennent pas car les parent les amènent aux champs. Il n’y a pas d’eau, nous utilisons l’eau de source. Ici il n’y a pas de toilettes» a t-il expliqué.
Le délégué scolaire compte terminer sa mission les semaines prochaines en visitant les 22 écoles qui restent.
Source: laplumeplus