FRIA- Après quelques jours de manifestations pour réclamer le départ du préfet Hadja Gnalen Condé au début du mois de Ramadan qui a enregistré des violences, un groupe de femme est descendue dans les rues ce mercredi matin.
Les manifestantes se sont dirigées vers la résidence du préfet, pancartes et banderoles en mains, sur lesquelles on pouvait lire » Gnalen zéro » « Nous voulons le départ du préfet » « Pas de guerre ici ».
Très remontée, une manifestante dont le nom avait été cité hier par la préfète, n’a pas manqué de voler dans les plumes de Gnalen Condé et porter de graves accusations contre elle.
« Gnalen Condé a dit qu’elle nous offre un fût d’essence et une boite d’allumette pour se joindre à nous afin de brûler Fria. Est-ce qu’un chef doit tenir de tels propos ? Elle a dit cela chez elle à la veille de la fête de Ramadan» accuse Mariama Bassengué, avant de dévoiler les causes de leur manifestation du jour : « Si nous l’avons laissé prier au terrain hier, c’est parce que nous nous sommes dits que c’est un jour de Dieu et nous avons écouté ceux qui nous ont dit d’attendre le retour du président de la Mecque pour savoir ce qu’il a décidé. Mais, après la prière, les personnes qui la soutiennent sont allées la retrouver chez elle pour chanter et danser avec elle, pour dire que nous ne pouvons rien contre elle puisque nous avions dit qu’elle n’allait pas faire la grande prière au terrain. Nous, nous n’avons pas peur de Gnalen parce qu’elle n’a même pas la taille d’un chef, elle est petite de taille comme moi » a déclaré Mme Youla Bassengué.
Leur présence n’a duré que quelques minutes à la devanture de la résidence. Bassengué explique cela par la proximité d’une des cités de la société Rusal.
« Nous avons décidé de quitter la devanture de la résidence à cause des Russes parce qu’ils ont leur cité à côté. On ne voudrait pas qu’on dise que nous voulons chasser les Russes parce qu’ils sont là pour nous les Friakas ; comme elle, elle n’est pas d’ici, elle veut brûler notre ville avant de partir » précise-t-elle.
En quittant les lieux, la porte-parole des manifestantes a fait une dernière demande.
« Ce que nous voulons, c’est son départ. Tant qu’elle est là, il n’y aura pas la paix. Si nous avons accepté de quitter la devanture de la résidence c’est à cause des conseils du Sotikèmo. Sinon nous allons rester ici jusqu’à nouvel ordre, nous allons empêcher Gnalen de rentre et sortir d’ici jusqu’à l’arrivée des gendarmes qu’elle a appelé. Les agents de Fria ne nous font pas de mal, ils nous demandent pardon, mais ceux qu’elle appelle, pour nous frapper vont nous trouver ici. La dernière fois, les agents ont tiré sur un jeune garçon qui souffre, qui fait actuellement les selles et les urines par le ventre…Gnalen n’a qu’à partir, nous ne voulons pas d’elle ici » a conclut Mme Youla Mariama Bassengué.
Mohamed Kolya Bangoura pour friaguinee.net