« On me demandera, si je suis prince ou législateur pour écrire sur la politique, je répondrais que non, si j’étais prince ou législateur, je ne perdrais pas mon temps à dire ce qu’il faut faire, je le ferai sinon me tairais ».Vous me permettrez cher(e)s lectrices et lecteurs, d’entamer ma libre-opinion par cette affirmation de Jean Jacques Rousseau, écrivain français, tirée du préambule de son ouvrage intitulé « Du contrat social« .Cette pensée résume à la fois l’incohérence dans les propos et la déchéance dans les actes d’une bonne partie de notre élite, aujourd’hui prête à s’affairer dans des propagandes politiques sordides de bas étages que d’œuvrer à ce que nous avons de si commun et de si urgent à faire, c’est-à-dire, bâtir ensemble notre beau pays, la Guinée.Les besoins sont grands, les attentes des populations, immenses et nos responsabilités plus que jamais engagées.Ne dit-on pas que lorsque l’on aime son pays, on lui veut du bien, l’on veut son bien. Notre pays, lorsqu’il regarde chacun de nous et nous parle, il nous clame sa soif. Nous vivotons et végétons depuis plus de 60 ans dans les ténèbres et dans la misère, malgré notre statut de pays, réputé ‘’scandale hydraulique et géologique’’, par excellence.Pendant que politiques et intellectuels, songent à leurs propres intérêts particuliers et égoïstes dans une société où la corruption et le détournement de fonds sont banalement devenus des normes sociales, la nation où l’idée que nous nous faisons de celle-ci, s’effrite et s’étiole du jour au jour chez chaque gondwanais. Que dis-je, chez chaque guinéen. Nous prostitutions nos consciences et hypothéquions nos dignités, selon qu’elles nous servent de gagne-pain. Peu importe si la nation et sa stabilité doivent en pâtir. Ce qui nous intéresse, c’est d’abord nous, après viendront la patrie et les autres.Ce comportement de trahison morale, susceptible de court-circuiter notre idéal de développement, doit tous nous interpeller, si nous voulons vraiment copier-coller chez nous, ce qui se fait de mieux en matière de transparence et de bonne gouvernance sur le continent ou ailleurs, afin d’offrir des conditions plus décentes de vie et de travail à nos concitoyennes et concitoyens.Faut-il encore une fois rappeler à notre élite, son carnet de route surtout lorsqu’on s’appelle la Guinée ? Je crois que non, puisqu’à examiner et à autopsier de très près la situation socio-économique voire politique et environnementale de notre pays, l’on se rend aisément à l’évidence que les enjeux de développement sont plus qu’énormes et les chantiers tout autant, donc pas besoin de gamberger ni de se lamenter sur des difficultés que nous avions nous-mêmes (élites) contribué à créer par nos agissements réprouvables ou à entretenir par nos silences coupables.Le mieux comme le dirait l’autre, c’est de se mettre tout de suite à la tâche et assumer fièrement le défi de changement tel que, ambitionné par les pères, visionnaires de notre souveraineté recouvrée.
A bon entendeur salut !
Par Abdoulay Camara, Sociologue-Journaliste