Malgré sa richesse en produits vivriers, Taifan , un secteur relevant du district Bouramayah sous- préfecture de Tondon, préfecture de Dubréka, est apparemment abandonné par l’État.
Ce petit village proche de Fria, livre une importante quantité de produits vivriers aux villages voisins et à la ville de Fria à travers son marché hebdomadaire qui se tient chaque Dimanche.
Récemment visité par un reporter de friaguinee.net, le constat révèle que ce secteur de Bouramaya est confronté à plusieurs difficultés dont le plus frappant demeure le problème de pont.
Le village est inaccessible en saison pluvieuse à cause du manque de pont sur le marigot « Dogolon » qui le relie aux autres villages et à la préfecture de Fria.
« Aujourd’hui, il est très difficile de vivre à Taifan, or c’est un village très riche en matière de culture vivrière. Ici quand on cultive on a une forte production mais difficilement on échange. Pendant la saison des pluies on ne peut pas sortir d’ici à cause du cours d’eau qui nous entoure. Il faut forcément le traverser pour aller à Fria et dans les autres villages » a expliqué Mohamed Soumah, un habitant dudit village.
A force de vouloir traverser ce marigot, des pertes sont souvent enregistrées par les usagers.
« Chaque année nous perdons des personnes et des sacs de riz qu’on achète à Fria pour nourrir nos familles. Nous avons beaucoup de plantations ici mais on ne bénéficie d’aucun intérêt de ces plantations à cause de ce marigot » a ajouté Mohamed Soumah.
Puisqu’aucune autorité ne se soucie d’eux, les habitants ont eux-mêmes construit un pont en bois pour leur permettre de traverser ce marigot et écouler leurs marchandises.
« La raison qui nous a poussé à faire ce pont en bois est le fait que nous perdons chaque année des personnes et des matériels importants dans ce marigot. Chaque père de famille a payé trois cent mille franc pour acheter les madriers qu’on a mis ici » a évoqué Mouctar Sylla.
Malgré l’effort fourni, les habitants sont conscients des risques qu’ils courent en traversant ce pont en bois qui, en peu de temps se dégrade, c’est pourquoi, ils exhortent l’Etat et les personnes de bonne volonté de leur venir en aide à travers la construction d’un pont métallique.
« Puisque les gros bois disparaissent petit à petit, je dirai a l’État guinéen et aux personnes de bonne foi de faire face à nous afin de trouver la solution à nos problèmes, c’est à dire de nous aider à avoir un pont moderne » a lancé Mouctar Sylla
Depuis sa création en 1849 par feu Manga Khambi, ce village situé à 179 kilomètres de la préfecture de Dubréka n’a bénéficié d’aucune aide de l’État guinéen.
Mohamed Kolya Bangoura, de retour de Labaya Taifan
Tel : 621 41 63 41
