Labé : l’excision touche “100% des jeunes filles”

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L’humanité a célébré ce mardi 6 février la journée internationale de la lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF). Malgré les différentes campagnes de sensibilisation en cours à travers le monde et les sanctions — notamment pénales appliquées — pour mettre fin à l’excision des jeunes filles, la pratique continue de se faire en cachette dans certains pays du monde.

En Guinée la pratique est encrée dans les mentalités. Selon l’UNICEF, 97% des femmes sont victimes de mutilations génitales dans le pays, ce qui le place au 2e rang mondial, juste derrière la Somalie.

Dr. Fatoumata Binta Barry en service à la Maternité régionale de Labé affirme que toutes les femmes reçues par son service ont connu l’épreuve du couteau. “Il y a d’autres qui viennent ici avec des hémorragies. Cette hémorragie peut conduire à l’anémie voire à la mort de patientes si elles ne sont pas prises en charge à temps. L’enfant est exposé aux tétanos et aux infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH/SIDA et l’hépatite”, égraine-t-elle parmi les conséquences néfastes des mutilations génitales féminines, ajoutant qu’après le mariage des douleurs peuvent survenir au cours des rapports sexuels.

Même si certaines personnes tiennent à perpétuer cette coutume, Dr. Barry plaide pour son abandon pur et simple. “Aux mamans ou à ces exciseuses, je vous invite à abandonner cette pratique parce qu’elle n’apporte rien de bon. Elle n’a que des conséquences fâcheuses pour les petites filles” mais aussi pour les femmes à l’âge adulte.

Des informations reçues auprès du coordinateur régional de l’Association guinéenne pour le bien-être familial (AGBEF) affirment que la pratique de l’excision est très élevée dans la région. Même constat du côté de l’ONG Action féminine de Guinée qui assure que 100% des jeunes filles vivant à Labé ont été excisées.

En Guinée, 9 femmes de 15 à 45 ans sur 10 sont victimes de l’excision, soit 97% de la population féminine. En 2016, les Nations-Unies dénombraient 200 millions de filles et de femmes ayant subi une forme de mutilation génitale dans les pays les plus concernés, principalement en voie de développement.

Thierno Oumar Tounkara pour Foutanews

 

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