Tué au lendemain du scrutin du 4 février dernier dans des heurts survenus entre manifestants et forces de l’ordre, le corps de Alimou Barry est toujours conservé dans une chambre froide.
Selon le président sortant de la délégation spéciale de Kindia, l’enterrement de Alimou Barry tarde à cause du refus du juge de délivrer une réquisition permettant d’établir une autopsie.
« Nous refusons de l’enterrer sans enquête. Nous avons saisi les institutions internationales, ce crime ne restera pas impuni, nous avons demandé le lundi 12 février une réquisition pour des fins d’enquêtes médicales. C’est ce que la loi nous accorde. Quand il y a crime en général, le procureur s’autosaisi, ce qui n’est pas le cas à Kindia. A défaut si on demande un document pour faire l’autopsie, on le donne rapidement, ils nous ont refusé ce document pour faire l’expertise. Le mardi 20 février, on m’a fourni un papier dans une enveloppe scellée me disant qu’ils ont accepté ma demande et que l’enveloppe contient la réquisition. Je viens à Conakry en courant, je remets l’enveloppe à M. Alhassane Bah, le médecin légiste, il ouvre l’enveloppe. J’avais l’espoir qu’elle contenait la réquisition. Je ne trouve qu’une lettre d’une secrétaire de transmission de notre demande de réquisition. Dans quel pays sommes-nous ? Donc nous sommes dans une situation qui est extrêmement sérieuse » explique Abdoulaye Bah.
A rappeler que huit guinéens ont perdu la vie dans des manifestations post-électorales notamment à Kalinko, à Conakry et à Kindia.
Soriba Youla Sankon
