Dans le cadre de la commémoration de la journée internationale des femmes, la cellule féminine préfectorale de l’association des élèves et étudiants musulmans de Guinée a organisé ce dimanche 11 mars une conférence-débat placée sous le thème « autonomisation des femmes entre principes islamiques, utilité publique et modernité« .
Le groupe scolaire Amitié Gobicko a servi de cadre à cet événement qui a démarré par la lecture de quelques versets coraniques suivie du discours de bienvenue des membres de l’AEEMG. Le président de l’antenne préfectorale de cette association a, en une phrase expliqué le but de la conférence « Cette conférence a pour objectif d’inciter la junte féminine à apprendre à être autonome mais tout en respectant les règles et principes de la religion musulmane>> explique Thierno Malick Baldé.
L’autonomisation de la femme est un processus lui permettant d’acquérir suffisamment de capacités, pour qu’elle puisse elle-même prendre des décisions importantes au niveau économique, social, politique, familial et autre.
Ce sujet est aujourd’hui une préoccupation majeure de tous les gouvernements, elle doit aussi l’être pour les femmes qui sont les principales concernées. L’autonomisation des femmes est certes une rude épreuve mais pas impossible. La conférencière déballe la liste de quelques obstacles à braver avant de proposer des pistes de solutions à employer pour rendre possible une autonomisation.
« Le taux d’analphabétisme très élevé chez les femmes, la sous-représentation des femmes dans les institutions qui s’aggrave par l’incapacité de celles qui ont un emploi de grimper à l’échelle sociale, le fait que les femmes soient les principales victimes de toutes genres de violences en sont entre autres des étapes qui freinent l’épanouissement de la femme » a déclaré M’Mah Samaké, professeur de Droit.
<<Pour être autonome il est nécessaire de développer son mental d’entrepreneur et pour ce fait la formation est indispensable, l’éducation de la femme est un vecteur de progrès non seulement pour sa famille mais aussi pour toute la société. Il faut se fixer des objectifs et avoir une motivation pour les atteindre, avoir aussi la résilience d’aborder une perturbation, savoir se réorganiser. Avoir la possibilité d’être connecté au monde extérieur et développer aussi sa créativité. Ce sont là des paramètres permettant à la femme d’acquérir son autonomie » a-t-elle ajouté.
La chargée d’organisation de la cellule des femmes de l’AEEMG se dit satisfaite de l’échange avant d’inviter d’autres femmes à acquérir leur autonomie, ce qui d’ailleurs passe nécessairement par la formation
« Moi j’ai beaucoup appris de cette conférence. A l’issue de cet entretien je compte raffermir mes connaissances et compétences, j’invite par la même occasion toutes les femmes à la formation. Pour parler d’égalité de sexe il faut d’abord rivaliser les hommes dans la compétence, sans quoi nous pouvons espérer l’égalité mais nous ne l’obtiendrons jamais » clame Araba Keïta.
Ce combat est encore loin d’être gagné d’autant plus que la scolarisation des jeunes filles est encore un sujet tabou dans les confins de la Guinée.
Fodé Gouly Camara
Tel : 621 26 66 21
Un engagement salutaire pour une cause des femmes noble